Algérie

«On ne peut pas supprimer l'impôt» KARIM DJOUDI REPOND À HAMIANI



«On ne peut pas supprimer l'impôt»                                    KARIM DJOUDI REPOND À HAMIANI
M.Djoudi n'a pas manqué de rappeler que des mesures de facilitation ont été accordées
«L'impôt est un acte de solidarité. Il est l'instrument de financement de la dépense publique. L'impôt doit être payé», indique M. Djoudi.
Le gouvernement algérien vient de répondre, par la voix de son ministre des Finances, par la négative à une requête du président du Forum des chefs d'entreprises, Rédha Hamiani. Ce dernier a appelé le 23 septembre dernier à une dispense fiscale pour relancer la production industrielle en Algérie.
«Même si je choque en disant cela, il faudrait peut-être que les producteurs que nous avons dans notre pays soient dispensés de tout paiement de taxes et d'impôts, pourvu qu'on arrive à relever le seuil de la production et qu'une partie des besoins de la population soit assurée par cette production», a déclaré le président du FCE.
Karim Djoudi a usé d'une réponse pédagogique: «L'impôt est un acte de solidarité. Il est l'instrument de financement de la dépense publique. La dépense publique va au bénéfice de la collectivité locale pour le soutien des couches défavorisées, la réalisation des écoles... Donc, l'impôt doit être payé. Il faut trouver la bonne méthodologie de versement de l'impôt pour que cela ne devienne pas un casse-tête pour les opérateurs», a déclaré le ministre, ce jeudi, sur les ondes de la radio nationale Chaîne III.
M.Djoudi n'a pas manqué de rappeler que des mesures de facilitation ont été accordées ces dernières années. «Nous avons, aujourd'hui, un abandon(exonération) d'impôt de l'ordre de 450 milliards de dinars par an. L'impôt, à mon sens, n'est pas une contrainte dans une économie avec une croissance relativement forte. La croissance hors hydrocarbures est en moyenne de 5%», a-t-il encore expliqué.
Pour ce qui est de la loi de Finances 2013, il a indiqué que des réductions de l'ordre de 50% seront accordées pour l'IBS et l'IRG en faveur des investissements dans le Sud et les Hauts-Plateaux, en dehors des secteurs du pétrole et des mines. «En contre-partie, ce qui est attendu des opérateurs économiques est de créer la richesse, générer des emplois et distribuer plus d'impôts pour que l'Etat puisse accompagner financièrement les actions de solidarité», a-t-il noté.
Par ailleurs, le premier argentier du pays a affirmé que la prudence budgétaire prônée par l'Algérie se traduira par le renforcement de la fiscalité ordinaire mais ne fera en aucun cas appel à la réduction des transferts sociaux, du soutien des prix ou encore de la masse salariale. «La prudence nous conduit à augmenter nos revenus fiscaux non pétroliers et non pas à réduire nos dépenses de fonctionnement tout en ayant en tête de stabiliser au mieux ces dépenses pour pouvoir retirer les niches d'excès», a expliqué M.Djoudi.
Les négociations sur Djezzy toujours en cours
Le ministre des Finances a indiqué que les négociations sur l'achat de 51% du capital de Djezzy (OTA) sont toujours «en cours». Il a souligné, en outre, que l'Algérie répondra dans les prochains jours à la demande de l'augmentation des fonds du FMI. Sur un autre plan, le ministre des Finances, qui a présenté jeudi dernier devant la Commission des finances et du budget de l'APN, le Projet de loi de Finances (PLF) pour l'année 2013, a défendu le projet de l'autoroute est-ouest, estimant que «les autorités concernées contrôlent toutes les dépenses liées à la réalisation de ce grand projet».
Après avoir évoqué les indicateurs endogènes et exogènes sur la base desquels a été élaboré le projet de loi, M.Djoudi a souligné que ce texte prévoit d'autres dispositions relatives notamment à la lutte contre la fraude fiscale et l'assainissement des fonds spéciaux et ne prévoit aucun nouvel impôt.
S'agissant des indicateurs endogènes, le ministre des Finances a indiqué que l'Algérie a enregistré un taux de croissance global de 2,4%, sachant que le secteur hors hydrocarbures a réalisé, à lui seul, un taux de croissance de 5,2%, alors que la moyenne du chômage a été stable et l'indice global des prix a subi une légère baisse avec un déficit du Trésor de 16,6% par rapport au produit intérieur brut en 2011.
Pour le ministre des Finances, les indicateurs financiers au premier semestre 2012 ont montré une hausse de 3,8% des recettes des hydrocarbures avec un déficit du solde global du Trésor estimé à 1303 milliards DA à fin juin dernier en raison de la hausse des dépenses des budgets de fonctionnement et d'équipement alors que l'indice global des prix à la consommation a augmenté de 9,3%.


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