«On ne naît pas agriculteur, on le devient»

D'in Salah est partie l'eau pour abreuver le Grand Sud et d'In Salah est lancé cette année l'appel aux investisseurs.
Le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaissa, accompagné d'une forte délégation composée de cadres centraux, s'est rendu les dimanche et lundi dans la wilaya de Tamanrasset. A In Salah, première halte de la délégation ministérielle, visite d'un périmètre de mise en valeur de 200 ha au lieudit Foggara-zaouïa. Des décisions ont été prises sur place. Les possibilités de développement sont importantes et prometteuses : les citoyens du c'ur de l'Algérie, comme ils s'enorgueillissent de le dire, tiennent le coup et pour eux l'agriculture est une affaire jouable. Un autre périmètre de mise en valeur de 100 ha juste à la sortie de la ville a été l'endroit où les agriculteurs ont déploré le fait qu'ils n'ont pas bénéficié de la mesure de l'effacement des dettes. Le ministre leur a promis que leur cas sera étudié et s'ils ouvrent droit, ils en bénéficieront au même titre que leurs compatriotes du reste du pays. Au sud de la ville, où existait la palmeraie qui faisait le bonheur de ses habitants avec la fameuse datte «caprice», un troisième périmètre de 50 ha a été visité par la délégation. Un imbroglio fut dénoué par le ministre par une simple question posée aux fellahs : «Cette facture de 30 millions de centimes que vous devez régler à Sonelgaz n'aurait-elle pas été payée si des efforts avaient été fournis '» Une décision a été prise au pied levé : une grande bâtisse abandonnée à l'entrée de la ville, à Barka, a été récupérée avec l'assentiment du wali pour abriter un pôle technique au service de l'agriculture locale ; elle abritera l'ITDAS le CDARS, l'INRF et l'EAGR. D'autre part, la journée de la vulgarisation a été célébrée à In Salah dans la salle du centre culturel islamique. Lors des différentes interventions, il a été question de la mise en valeur de plusieurs périmètres d'une surface totale de 350 ha. Cela peut paraître minime, mais au Sahara, c'est une multitude de petites oasis où la vie s'épanouit. Ce sont les petites oasis d'antan qui ont fait la force et la puissance du royaume de Tamentit. C'est dire que l'Algérie d'hier ressemble beaucoup à celle d'aujourd'hui, bien que des espaces ont été grignotés par le désert ou par le fait de facteurs historiques. A In Guezam, dans le fin fond du Sahara, c'était l'événement. Pour assister à une séance de travail avec le ministre de l'Agriculture, les Touareg ont dû faire de longs déplacements (200 à 300 km). Ils ont écouté le ministre et exposé leurs problèmes. La symbiose était là. Des décisions sont prises. En quittant la wilaya de Tamanrasset, tard dans la soirée, le ministre pensait aux jeunes d'In Salah qui lui ont dit : «Nous ne sommes pas nés agriculteurs mais nous le deviendrons.»