Algérie

On ne joue pas avec le pain



Ami du pauvre, aliment sacré, moteur d'émeutes, le pain est le meilleur ami de l'Algérien avec lequel il entretient un rapport très fort. La majorité des boulangers a donc décidé, dès le 1er janvier, d'augmenter le prix de la baguette de pain ordinaire à 15 dinars. La réaction de l'Association algérienne de protection du consommateur (Apoce) ne s'est pas fait attendre, appelant à une intervention urgente des autorités compétentes. L'organisation de Mustapha Zebdi se tient, depuis longtemps, à équidistance des artisans boulangers et des pouvoirs publics, dénonçant à la fois l'augmentation «sauvage» du prix du pain, mais aussi l'attitude laxiste du ministère du Commerce en matière de réglementation du prix du pain qui n'a pas été révisé depuis plus de 25 ans.Argument en faveur des boulangers, la hausse des coûts de production menace l'avenir de toute la corporation si rien n'est fait pour trouver le juste prix de la baguette de pain. En attendant, des boulangers n'ont pas hésité à rogner sur le poids de la baguette pour compenser une marge bénéficiaire en baisse continuelle. Dans un cadre plus général, de nombreux produits alimentaires de base continuent à se vendre en deçà de leur prix de revient, d'où le projet, abordé dans la loi de finances 2022, de la levée des subventions généralisées sur les produits de première nécessité. L'article 188 de la loi de finances 2022 stipule la mise en place d'un «dispositif national de compensation monétaire au profit des ménages qui y sont éligibles, composé notamment des départements ministériels concernés, d'experts économiques concernés, ainsi que d'organismes professionnels». Un projet qui risque de prendre du temps au vu de la complexité à déterminer les indemnités destinées au profit des familles habilitées au transfert monétaire direct.
L'avalanche de fermeture de boulangeries dans de nombreuses régions du pays risque de mettre le gouvernement face à une situation intenable, tant le pain reste le premier produit de base dans le régime alimentaire des Algériens, considérés comme des «recordmans» en la matière. Pour faire face au «chantage permanent» des boulangers, le gouvernement avait, un moment, songé à relancer les boulangeries industrielles. Est-ce la solution '


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