De notre correspondant à Tizi Ouzou
Malik Boumati
Les établissements scolaires ont été instruits par le ministère de l'Education, par le biais des directions de wilayas, de célébrer Youm El Ilm (la journée du Savoir), le 16 avril prochain. Chaque établissement est chargé d'organiser des activités diverses pour marquer cette journée, instituée pour commémorer le décès du Cheikh Abdelhamid Ben Badis. A Tizi Ouzou, comme dans toutes les autres wilayas du pays, les directeurs d'établissements scolaires ont reçu des consignes dans ce sens, avec cette précision que les élèves devraient être impliqués dans les activités multidisciplinaires programmées. Selon le chargé de communication de la Direction de l'éducation de Tizi Ouzou, tous les établissements scolaires des trois paliers ont été chargés de préparer des activités selon leur convenance. Les enseignants et les élèves seront impliqués.La Direction de l'éducation recevra les comptes-rendus des activités le lendemain de cette célébration, toujours selon la même source qui affirme qu'il s'agira de diverses activités telles que des tournois sportifs, des conférences, des concours interclasses de dessin, de chant, de chorale. Pour certaines activités programmées, il s'agira de finales à disputer entre les élèves qui ont réussi le cap des éliminatoires qui ont eu lieu durant l'année scolaire. Tout en relevant l'importance des activités organisées, notamment dans le cadre des tournois interclasses, notre interlocuteur n'omettra pas de signaler la première place arrachée fin mars par les élèves du lycée de la localité de Makouda, lors d'un colloque sur l'histoire qui s'est tenu dans la wilaya de Batna. Les lycéens de Makouda ont réalisé un reportage audiovisuel truffé de témoignages sur la guerre de Libération nationale et n'ont pas manqué de séduire les membres du jury.Mais dans cette célébration, comme dans les activités qui ont lieu durant l'année scolaire, les élèves qui émergent dans une quelconque activité, notamment culturelle, n'ont pas la chance de connaître une prise en charge qui pourrait les révéler au public et en faire, pourquoi pas, les stars de demain. Ce sont des graines de star qui risquent de ne jamais fleurir. Qui risquent de mourir dans l''uf. Pourtant, des graines de star dans les écoles de la wilaya, on peut en trouver et en nombre important. Malheureusement, le secteur de l'Education ne dispose pas d'un programme culturel réel avec des enseignants spécialisés, susceptibles de dénicher ces oiseaux rares et d'en faire des artistes, les créateurs culturels et artistiques de demain. C'est un secteur qui ne recrute pas d'enseignants spécialisés dans l'activité culturelle et artistique censés former les élèves artistiquement et dénicher leurs talents cachés, en vue de les exploiter et les développer.Il est clair que le secteur de l'Education n'est pas le seul responsable de cette situation. Les parents d'élèves sont aussi concernés par l'éducation
culturelle et artistique de leurs enfants, mais beaucoup n'ont pas les moyens de s'occuper de cet aspect considéré, à tort ou à raison, comme un luxe. Le manque de temps et le manque de moyens auxquels s'ajoute un manque d'imprégnation des parents ne sont pas à même d'encourager leur progéniture à développer leurs talents naissants. Il faut dire que personne ne voudra encourager ses enfants à suivre le chemin de l'art et de la culture dans un pays où les artistes finissent dans la pauvreté et pis encore, dans la solitude et l'ingratitude. Mais d'un autre côté, les parents, du moins une partie d'entre eux, sont coupables de négligence quand on sait que des choses peuvent être faites dans le cadre des associations des parents d'élèves qui ont prouvé leur inutilité pour une bonne partie. Pis, certaines structures de parents d'élèves préfèrent s'impliquer dans des activités politiques loin de leurs missions premières, alors que d'autres ne trouvent rien d'autre à faire que les affaires, parfois même au détriment des écoliers eux-mêmes. La journée du savoir ou Youm El Ilm, même si elle semble incompatible avec la réalité de l'école algérienne et du système éducatif national, aurait pu être célébrée dans un cadre qui révélerait des génies dans la culture et les arts mais aussi dans les sciences et les différents aspects du savoir. L'on se contente, aujourd'hui, d'organiser des activités des plus fades qui risquent de ne pas emballer grand monde, y compris les écoliers eux-mêmes. Un jour, peut-être'
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Posté Le : 11/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M B
Source : www.latribune-online.com