À peine rentré au pays, Djidji s'est...
... attelé au travail !
Aucun détenu d'opinion ne peut rester derrière les barreaux. Aujourd'hui, encore plus qu'hier. Pourquoi ' D'abord, parce qu'on ne doit pas se retrouver derrière des barreaux pour une opinion. Ensuite, parce que l'accusation de « khabardjias », pour certains, ne tient plus la route. Les vrais « khabardjias », les « khabardjias » professionnels, ceux dont c'est le métier, sont aujourd'hui dehors ou sur le point de l'être. Alors, de la mansuétude pour les « khabardjias » amateurs, ou pour ceux dont on a monté des dossiers de « khabardjias ». On l'a vu avec l'affaire dite de la ville « Diar-el-Aâfia », les dossiers chez nous se montent plus vite que les cités AADL ! Mansuétude, Mon Seigneur, si tant est qu'ils l'aient été un jour, des « apprentis-khabardjias » ! Les grands destins, sauveurs d'une Nation, n'ont jamais pavé les chemins de sortie de crise avec de la mauvaise pierre, de l'asphalte et du bitume de 3e catégorie. L'avenir réconcilié d'un pays se pave de grandeur d'âme, d'universalisme et d'humanisme, d'abord appliqués chez soi. Dans son pays. Il est temps d'ouvrir les portes des pénitenciers et d'en libérer l'autre pensée, les autres yeux, les autres sentiments, ceux qui ne figurent pas forcément dans le catalogue de la pensée, des regards et des sentiments officiels. Il est temps que la réflexion autonome soit libérée des cellules et que ne reste dans ces cellules que la délinquance économique et criminelle. Plus rien de sérieux, de crédible et de constructeur ne justifie l'embastillement de poètes, fussent-ils maladroits et sans talents pour certains. Si le manque ou l'absence de talent était un délit, il faudrait une loi de finances complémentaire entièrement dédiée à l'érection urgente de nouvelles prisons et des listes longues comme le bras pour espérer arriver à y loger autant de maladresse juvénile. Aucune nouvelle République ne peut se construire sur les rancoeurs. Elle se construit sur les coeurs ! Sur les coeurs enfin ouverts aux autres et à leur propre manière de dessiner la Dézédie de demain. Ce demain-là ne peut se bâtir à coups de portes lourdes fermées sur l'avenir de nos enfants, de nos « ichach'ra » cadenassés en compagnonnage avec les cafards et la mort lente. Aucun maçon digne de cette profession ne construirait une maison solide sur une crypte emplie de cadavres oubliés. Surtout pas un maçon passé si près des cryptes et de leur froid sidéral. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
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Posté Le : 05/01/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hakim Laâlam
Source : www.lesoirdalgerie.com