Algérie

On n'insulte pas impunément



On n'insulte pas impunément
Le jeune de la «Côte» a appris qu'on n'insulte pas impunément des policiers...même en civil!
Le jeune détenu s'était créé un panier de gros et noirs soucis et une tonne d'ennuis lorsque, au moment de traverser, une voiture de tourisme arriva et le choc fit qu'une vitre vola en éclats.
C'est alors que le jeune ne ratera pas l'occasion pour vider son sac d'injures et d'insultes à l'encontre des occupants de la voiture...endommagée. Et pour le malheur de Ali R., les occupants étaient des...flics en civil.
Catastrophe! Noire journée! Malheur et mille ennuis à l'horizon! Un jeune gaillard qui s'en prend à des occupants d'un véhicule est déjà risqué. Pensez donc que les gens qui se trouvaient à l'intérieur de la voiture étaient des policiers! Nous vous laissons le soin et le plaisir de deviner la couleur de la face du gus lorsqu'il sut à qui il venait de s'en prendre. Et nous vous laissons aussi le soin d'imaginer de quelle manière le pauvre mec s'en est pris aux flics! Que lui ont-ils répondu' Et comment ils l'ont fait' Seule la lecture du procès-verbal dressé au poste de police laisse apparaître que ces braves jeunes policiers en tenue civile, se baladant au gré des vents d'un printemps où les pluies s'étaient donné rendez-vous pratiquement deux fois par semaine.
Mais le malheur de cet inculpé d'outrage réside dans le fait que les policiers du vaste secteur de Bir Mourad Raïs ne s'amusent jamais à aller vers la HOGRA. Ils savent très bien que ce territoire est habité par des gens de la ville avec des coins où l'élégance et la politesse sont de mise. Donc, si ces flics ont poursuivi ce jeune, c'est qu'il y avait anguille sous roche. D'ailleurs, face à Mourad Belalta, ce jeune juge ambitieux, correct et magnanime, il s'est rapidement mis à table en prenant des gants, on ne sait jamais au coup venant du bas vers le mental:
«-Oui, je les ai insultés et je ne croyais pas qu'ils étaient des policiers. Ils étaient en civil et je...
-Attendez, attendez, coupe le président de la section correctionnelle du tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger). Vous reconnaissez le délit, mais vous essayez de vous protéger contre le boomerang en affirmant qu'ils ne s'étaient pas présentés' C'est anormal, ça, comme situation. Du moment où ces jeunes vous ont demandé de circuler et d'aller vous faire voir ailleurs, ils ne pouvaient pas être des imams de passage voulant venir en aide à un rôdeur paraissant suspect!».
Le détenu se glace. Il est raide face à la barre. Il baisse la tête et semble s'enfoncer dans un puits sans fond. Il est out, car il vient de réaliser la «mocheté» du délit. Ce qu'il n'a probablement pas entendu et cette lourde question de Belalta très curieux:
«-Dites donc un peu au tribunal, cette dose de courage qui vous a envahi au moment où des mots orduriers sortaient de votre bouche. N'aviez-vous pas craint une seconde que ce que vous aviez pris pour des «voyous», descendent de la voiture pour vous rosser à satiété'»
Et lorsque le juge leva les yeux en direction de Foued Deras, le procureur, dans la salle d'audience se dégagea une bouffée de «oh» de surprise et d'horreur devant de tels comportements. Des comportements qui ont tendance à se répéter un peu partout à travers le territoire national avec une mention spéciale pour Alger. Symbole du pouvoir central qui voit tout et entend tout. D'ailleurs, il n'y avait qu'à voir la tête du papa de l'inculpé pour avoir une idée de l'état mental qui règne dans la famille du détenu... Prié de requérir, Deras en sa qualité de poursuivant, réclame un an ferme et une amende aussi ferme. N'ayant pas d'avocat, car la famille est plutôt démunie, l'inculpé n'aura droit qu'à prononcer le traditionnel dernier mot tel que prévu par la loi.
-«Je regrette. Je me suis emporté et je n'aurais jamais dû faire ce que la justice me reproche aujourd'hui et je...
-Ça suffit, le tribunal a demandé le dernier mot, pas le dernier discours. A l'issue de l'audience, vous serez fixé sur votre sort», balance, plutôt à l'aise, Mourad Belalta qui reviendra deux heures plus tard avec un deux mois ferme, juste de quoi rappeler aux excités qu'on n'insultait pas impunément des agents de l'ordre public. Et le frais condamné avait dû vite se mordre les lèvres de remords et de regrets...


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