Algérie

On dit
«Il va y avoir un changement de gouvernement», «on parle de... comme ministre», «il y aura une annonce au JT de 20h»... Ce genre d'affirmations nourrit, depuis l'élection présidentielle, les discussions dans les cafés, la rue, les maisons... et l'actualité sur les réseaux sociaux qui les diffusent, sans même se donner la peine de contrôler la véracité ou du moins la fiabilité de la source, ce n'est d'ailleurs pas leur mission ni leur rôle. «Ce ne sont que des rumeurs», laissent tomber froidement des professionnels de l'information. Sauf que ces mêmes rumeurs sont également relayées par d'autres «professionnels de l'information». Pour mieux les vendre, tout en se préservant au cas où le scoop s'avérerait mensonger, ils les enrobent de ces formules toutes trouvées d'«informations fuitées» qui font très journal ou journaliste d'investigation bien informé et bien introduit. Et ça marche du tonnerre. La rumeur, à partir du moment où elle est reprise par un journal, une radio ou une chaîne de télévision, devient dès lors une information.On a même vu de hauts responsables se fier à ces «informations fuitées», les commenter ou se retrouver dans l'obligation de les démentir et de faire des mises au point. Pourtant, une des règles du journalisme commande le croisement des sources pour recouper, vérifier et confirmer la véracité de l'information qu'on se propose de vendre aux lecteurs. Mais il faut croire que certains «professionnels» font sciemment dans la manipulation de l'information, et par conséquent la désinformation, pour servir des objectifs et parties autres que leur mission et leur lectorat. Qu'un média penche pour un courant politique, ait des sympathies pour un parti, voire soutienne un candidat, c'est somme toute devenu normal, le tout étant de le déclarer ouvertement pour que le lecteur sache à quoi s'en tenir.Pour autant, ça ne devrait pas le dédouaner de l'objectivité, l'honnêteté et la rigueur, en un mot le professionnalisme, dans son traitement de l'information qu'il décidera de donner.Car, il est tout aussi acquis aujourd'hui, même si ça ébrèche l'image d'Epinal, que les médias, grisés par leur titre de 4e pouvoir, s'y sont tant et si mal impliqués qu'ils en sont devenus tantôt une bouture tantôt un appendice. Ils ne sont plus informateurs de l'opinion publique mais faiseurs d'opinion, par conviction, militantisme même, ou contre quelques avantages. Evidemment, de tels positionnements sont «encouragés» par un pouvoir refusant de communiquer, usant de la rétention de l'information, exerçant des pressions -qui ne disent pas leurs noms- sur les médias pour les faire taire quand ils gênent etdistribuant des bonus quand ils jouent le jeu. Comment peut-on espérer être et avoir un 4e pouvoir digne de ce nom quand les premiers concernés et intéressés sont les derniers à en vouloir 'H. G.


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