Algérie

On démolit les lycées



On démolit les lycées
Les élèves, premières victimes de cet état de fait
Mettant en avant la réglementation, le directeur a, pendant cette réunion, renié tous les engagements précédents.
La décision de démolir le CEM Smili-Slimane, un établissement situé au centre- ville de Bouira suscite plusieurs réactions parmi ses personnels. Le collège a été réalisé en préfabriqué par une entreprise espagnole, il y a 27 années. L'assiette foncière, après le démontage, sera affectée à la réalisation d'un siège de wilaya. Dès l'annonce de la nouvelle, les professeurs et l'ensemble des personnels ont saisi par écrit le premier responsable du secteur pour s' enquérir de la situation, mais et surtout connaître le sort qui sera réservé aux élèves et aux personnels.
Lors d'une visite surprise, le wali et le directeur du secteur promettront de prendre en charge les soucis des enseignants, des adjoints d' éducation, des travailleurs et des administratifs. Si pour les élèves originaires de Saïd Abid, village socialiste situé à cinq kilomètres à l'ouest de Bouira, le problème est résolu avec l'ouverture d'un nouveau CEM dès la rentrée scolaire prochaine, le cas des élèves résidents à Bouira reste entier. Dans une réunion tenue entre les personnels du CEM et le directeur de l'éducation sur demande des premiers cités, le sort des élèves n'a pas été encore scellé.
Le directeur a annoncé que les élèves seront répartis dans les différents établissements de la ville selon leur lieu de résidence. Il annoncera aussi, que les professeurs subiront le même sort et seront mutés selon leur classement. Mettant en avant la réglementation, le directeur a lors de cette réunion, renié tous les engagements précédents, notamment ceux du wali qui avait promis de faire de son mieux pour ne pas léser les personnels. C'est la promesse faite devant l'APW quand il répondra que le CEM ne sera démoli qu'après la mise en place d'un établissement de compensation.
Actuellement, un chantier est en cours et durera jusqu'à septembre 2013 selon le directeur. Le premier responsable refusera toute proposition des professeurs qu'il dissociera des autres effectifs en leur refusant le droit de parler de leurs collègues. «Les jeunes recrues dans le cadre du préemploi retourneront à la DAS. Les travailleurs, les adjoints comme les professeurs seront répartis en fonction des places disponibles. Les élèves aussi. La démolition ne peut pas attendre et débutera le 1er juin. «Si le programme de remplacement date de plus de deux années et qu'il a fait l'objet d'une sérieuse décision, pourquoi avoir consenti plusieurs millions de dinars pour refaire la clôture de cet établissement appelé aujourd'hui à disparaître' Cette étude si bien faite pouvait éviter une dépense inutile au contribuable.»
L'autre point noir qui entoure ce projet, est le lieu d'affectation du CEM de remplacement qui est situé entre deux voies rapides, voies dédoublées, à quelques mètres du stade olympique, en face d'un groupement d'intervention de réserve de la Gendarmerie nationale. En s'empressant de démolir le CEM, la direction de l'éducation se retrouvera au début de l'année avec plusieurs professeurs adjoints d'éducation, travailleurs qui cumulent chacun plus de 25 ans d'ancienneté sur les bras. Seul le report de la démolition constitue la solution logique à moins que la direction de l'éducation renie une nouvelle fois l'engagement pris lors de la dernière réunion et que les personnels soient affectés hors de la ville de Bouira.
Le danger de l'amiante qui est brandi pour justifier le démontage concerne surtout les 22 logements dont quatre d'astreinte. Leur démolition n'est pas à l'ordre du jour. Cet empressement cache quelque chose et suscite des questions. Où ira le fer, l'aluminium qui seront récupérés' Pourquoi le secteur de l'éducation consent des sacrifices pour les autres secteurs en offrant un lycée, l'ex-ITE, la Munatec...
Au profit du doute qui s'est installé ces derniers jours suite au changement de position de la direction et le reniement des engagements pris dans un passé récent, l'ensemble du personnel de Smili a décidé de saisir le wali dès la fin des examens du Bac et de mener des actions de protestation pour préserver leurs droits et ceux de leurs enfants. Entre retarder de quatre mois un projet et faire perdre une année, voire toute la scolarité à un enfant, affecter de force un fonctionnaire qui a exercé plus de 25 ans, le choix n'est pas difficile à faire.




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