Algérie

On coupe les routes et on ferme les mairies



On coupe les routes et on ferme les mairies
C'est devenu un rituel à Béjaïa. Chaque début de semaine les sièges communaux et les axes routiers sont fermés par des populations mécontentes de la situation qui règne en maître dans leurs localités. Ces manifestations sont telles qu'on est tenté de croire que les collectivités locales sont à l'arrêt. En fait, les équipes aux commandes locales ne répondent pas ou n'arrivent pas à répondre aux attentes de leurs concitoyens. Dans tous les cas, les maires sont dépassés par l'ampleur de la demande.
Ainsi, la journée d'hier à été marquée par au mois cinq manifestations de rue, porteuses de nombreuses revendications liées au cadre de vie. Bien sûr, à chaque fois, ce sont d'autres citoyens innocents qui subissent les revers de ces actions musclées et non les autorités concernées qui continuent à se murer dans leur silence même lorsqu'elles sont sollicitées pour expliquer cette évolution fâcheuse de la situation.
Sans prévenir, les habitants de Tamda ont fermé la Route nationale 12 à hauteur du sens unique. Au total trente personnes au moins, visiblement déterminées, ont dressé des barricades de fortune, obligeant les automobilistes et autres usagers de cet important axe routier a rebrousser chemin ou à faire de très longs et périlleux détours par Amizour ou Toudja. De quoi s'agit-il'
Les citoyens frondeurs veulent des dos d'âne, le transport et l'aménagement de leur route. Quant au recours à la fermeture de la route, ils estiment que c'est là l'unique moyen de se faire entendre. La même réponse nous l'avons obtenue à Seddouk, les villageois de Tibamouchine soutiennent que la fermeture du siège communal reste l'unique moyen de faire bouger l'autorité locale. C'est la ritournelle qui n'a de valeur que d'illustrer la rupture de tous les canaux de communication.
Le mouvement associatif est-il ignoré à ce point. La réponse est affirmative. «Nous avons maintes fois signalé ces insuffisances aux autorités mais rien n'est fait. Nos revendications ne datent pas d'aujourd'hui et si nous avons opté pour la fermeture de la route c'est pour dire que nous existons malgré tout», affirmait hier un représentant du village Tamda, qui n'a pas manqué de s'excuser auprès des usagers.
Ces derniers, notamment les étudiants résidant dans les cités «U» d'El-Kseur, ont affiché le ras-le-bol, ne pouvant même plus comprendre cette manière de faire. «J'ai des examens ce matin et je dois poursuivre mon chemin à pied pour ne pas être recalé», tonne cet étudiant. Un autre s'interrogera sur la portée de cette action qui ne nuit en réalité qu'aux simples citoyens. A El kseur et Amizour, ce sont les transporteurs de voyageurs qui ont fait grève. Certains ont dénoncé les nouvelles plaques de signalisations mise en place par l'APC et d'autres, ce sont les arrêts qui ne sont pas de leur goût.
Les conséquences de la grève des travailleurs des corps communs ont fait parler elles à El kseur. Les lycéens ont fait grève pour dénoncer l'absence de restauration et, de nettoyage des salles de cours. D'autres élèves scolarisés ont déjà manifesté leur colère face à ce mouvement qui entame sa troisième semaine.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)