Algérie

On « cocoone » bien l'agriculture saharienne



On « cocoone » bien l'agriculture saharienne
La dixième édition du salon Sud'Agral a drainé une foule nombreuse. Le complexe sportif de Taksebt s'est avéré exigu pour recevoir le nombre élevé de professionnels du secteur et autres curieux. « Les agriculteurs d'El Oued sont des universitaires et sont très réceptifs à tout ce qu'ils voient et entendent », dit-on. Ce qu'on a pu vérifier à l'occasion de ce salon. Faisant partie des plus gros fournisseurs du dispositif Syrpalac, un mécanisme de régulation du marché de la pomme de terre, instauré par le ministère de l'Agriculture, Brahim Laouini, agriculteur d'El Oued, affirme que la hausse des prix qu'a connue, dernièrement, la pomme de terre, est due à « la baisse des quantités de semence importées au début de l'année en cours ». « Même le Syrpalac n'a pas bien fonctionné car toute la quantité de pomme de terre produite a été écoulée sur le marché », note-t-il. Le rejet de ce système par les agriculteurs a pour origine « les prix instaurés par ce dispositif ». Ainsi, les agriculteurs payent le kilo de la pomme de terre à 24 DA au Syrpalac. « Ce n'est pas bénéfique pour eux car le coût de revient est plus important », a indiqué cet agriculteur, qui plaide, comme beaucoup d'autres, pour un prix de 35 DA le kilo. El Oued reste la première wilaya en termes de production de pomme de terre atteignant jusqu'à 400 quintaux/ha. « Nous travaillons pour améliorer encore la qualité et la quantité » a-t-il expliqué.La datte sous toutes ses facettesCréée en 2009, Prestige Datte a pu devenir, en un temps record, le premier exportateur hors hydrocarbures. « Notre plus grand marché d'exportation est la Russie avec 7.000 tonnes par an, qui représente 90% de notre chiffre d'affaires. Nous sommes également présents sur les marchés japonais, australien, lituanien, tchèque », a indiqué Nacer Loudini, responsable du traitement et du conditionnement de la datte. Toutefois, il relève « une baisse » des exportations qui étaient de l'ordre de 15.000 tonnes par le passé. « C'était du temps de la coopération entre les Etats. Ce genre de coopération est très important. Ça permet d'avantager un pays et de permettre aux intervenants de bénéficier du c?fficient préférentiel pour les taxes douanières », a-t-il expliqué. L'entreprise a investi 2,5 milliards DA dans une nouvelle usine de traitement des dattes. « Toutes les catégories de dattes sont exportables mais la plus connue est Deglet Nour. Nous avons développé ce produits avec différentes techniques de marketing et ciblé des marchés à forte population de musulmans », a-t-il indiqué.Concurrence tunisienne« La Tunisie est présente en force dans le domaine de la commercialisation de la datte. Nous avons misé récemment sur le marché turc pour 1.000 tonnes par an mais ce pays nous a devancés en signant un accord de coopération entre Etats pour exporter la datte », a-t-il regretté. Sur le marché local, il a dénoncé une concurrence déloyale. « Il existe des intervenants sur le marché de la datte qui n'ont aucun lien avec l'exportation ou même la vente sur le marché local. Ils achètent des quantités importantes chez les producteurs et à n'importe quel prix ce qui nous occasionne du tort » a-t-il dit. Loudini regrette aussi « la non-application de la disposition de remboursement des coûts de transport par le fonds spécial de promotion des exportations ». Outre la recherche de nouveaux marchés, cet exportateur compte également investir dans la transformation de la datte pour la production du glucose et du miel de datte. Abdessalem Bougafla, agriculteur à Touggourtn a opté pour la préservation des dattes en voie de disparition après avoir bénéficié d'un projet de mise en valeur de la terre. « Il y a plusieurs types de dattes en voie de disparition car les agriculteurs les ont abandonnées préférant se concentrer sur Deglet Nour », a-t-il signalé, précisant que « ces catégories de dattes ont des vertus extraordinaires sur la santé humaine ».L'?il attentif de l'universitéUne journée scientifique a été organisée en marge du salon avec la collaboration de l'université d'El Oued. Plusieurs chercheurs dans les domaines de l'agriculture, de l'élevage, de l'énergie se sont succédé pour évoquer les avancées enregistrées dans le domaine de la recherche. Mme Abed a parlé du palmier dattier et des recherches menées pour protéger cette espèce menacée, en plus du vieillissement par la maladie du bayoud. « C'est une maladie qu'il faut prendre avec sérieux », a-t-elle souligné. Selon elle, il existe 17 millions de palmiers dans le sud dont 40% produisent Deglet Nour. La conférencière appelle les pouvoirs publics sur la nécessité de « mettre en place des laboratoires de production des différentes variétés de datte locale d'autant que l'Algérie maîtrise cette technique et dispose de cadres compétents pour ce faire ».




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