Algérie

On brûle nos médicaments!



On brûle nos médicaments!
Chercher l'erreur! Le ministre de l'Environnement, Abdelkader Ouali, était à Mascara, jeudi dernier. Là, il a «salué l'initiative du groupe Lafarge (qui) a éliminé, durant les deux dernières années 106 tonnes de médicaments périmés recueillis dans 12 wilayas du pays». Visiblement, notre ministre n'est pas bien informé. D'abord, Lafarge ne fait preuve d'aucune initiative. Il remplit ses engagements contenus dans une convention, signée le 20 février dernier, avec le Syndicat national des pharmaciens d'officines (Snapo). D'autres conventions, pour la même prestation, ont été signées avec d'autres wilayas. Lafarge gère de très près ses installations et les rentabilise. Il fait payer l'incinération des médicaments périmés au prix de 75 DA le kg. On vous laisse multiplier par les tonnes en centaines. Il apparaît clairement que c'est pour la gestion de ses intérêts que Lafarge devrait être salué. Et d'en prendre l'exemple. D'où proviennent les tonnes de médicaments périmés (10.000 autres tonnes attendent, d'être incinérées à travers l'ensemble du pays)' des officines, précise le président du Snapo, Messaoud Belambri. On comprend mieux pourquoi le cimentier s'est lancé sur ce marché. Vu sous l'angle environnemental, c'est une bonne solution que d'incinérer ces produits. Sur le plan économique, c'est simplement intolérable. On importe et on produit des médicaments au «pifomètre». Sans tableau de bord. Au 1er trimestre de cette année nous avons importé près de 5500 tonnes de médicaments, selon le Cnis. A la même période, l'an passé nous avions importé 5100 tonnes. Qu'en est-il de la production nationale' En février dernier, le président de la Société algérienne de pharmacie, Dr Farid Benhamdine, avait lancé l'alerte sur les ondes de la Radio nationale. Selon lui, l'Algérie est «en état de surcapacité». 151 entreprises algériennes de fabrication de médicaments vont bientôt rejoindre les 80 déjà en activité. Beaucoup produisent les mêmes produits. Il considère qu'il «est urgent de créer une structure chargée d'orienter ces entreprises pour leur éviter de faire faillite». L'Etat a fait des efforts considérables pour faire passer la production nationale de 30 à 70% et réduire d'autant nos importations. Mais sans une cartographie détaillée pour réguler et les produits et leurs quantités. Ajoutez à cela la distribution avec ses caprices et ses disparités. Le tout a créé un nouveau marché, celui de l'incinération. Des médicaments certes, mais payés en devises fortes. Autant dire que Lafarge nous aide à brûler notre argent!


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