Algérie

On brûle les mausolées ! Tunisie



Les salafistes tunisiens, qui font régner la terreur dans le pays, ont « célébré » la fête du Mawlid ennabaoui echarif - considérée comme hérésie par la mouvance wahhabiste dont ils se revendiquent - à leur macabre façon, en brûlant, jeudi, deux mausolées. Celui de Sidi Ali Ben Salem dans la région de Gabès (sud-ouest) et celui de Sidi Ahmed Al Ghout dans la région de Douz (sud), dont la tombe a été également profanée. Pour eux, ils sont blasphématoires à l'égard du principe de l'unicité de Dieu. S'inspirant des terroristes d'Aqmi dans le nord du Mali qui ont rasé de nombreux sanctuaires, dont certains classés patrimoine universel par l'Unesco, notamment à Tombouctou, les salafistes ont brûlé près d'une quarantaine de mausolées, selon l'Union soufie de Tunisie, qui les accuse d'avoir lancé une offensive contre la mystique islamique. Les autorités, accusées par l'opposition de laxisme vis-à-vis des tenants de l'islam radical, ont condamné cette « scandaleuse » vague d'attaques promettant d'identifier les coupables. Le Premier ministre, Hamadi Djabali, a assuré « veiller au respect des dispositions sécuritaires et des procédures judiciaires pour déterminer ceux qui ont commis ou ordonné ces actes visant le patrimoine culturel et religieux de la Tunisie ». Le ministre de la Culture, Mehdi Mabrouk, a, de son côté, promis une « stratégie d'urgence » en collaboration avec « Les ministères de la Culture, de l'Intérieur et des Affaires religieuses » pour protéger les mausolées et les zaouias. « La surveillance de ces sanctuaires est devenue une affaire urgente étant donné que des indices prouvent l'existence d'une démarche planifiée par certains partis obscurantistes contre le patrimoine religieux et culturel tunisien », a fait savoir le ministre. Le SG de l'Union soufie de Tunisie, Mohamed El Heni, a salué la « promesse » du ministre. Cette vague de violences visant les sanctuaires religieux du soufisme a suscité de nombreuses inquiétudes dans le monde. Le ministère français des Affaires étrangères a exprimé sa « vive préoccupation », en appelant les autorités à « protéger le patrimoine tunisien ».


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