Algérie

"On attend ma mort pour enterrer définitivement le dossier"




C'est un homme éprouvé par une procédure judiciaire longue de 24 ans que nous avons reçu dans les locaux de Liberté. Benyoucef Mellouk, 74 ans, l'homme par qui le scandale des magistrats faussaires et des faux moudjahidine a éclaté en 1991, attend toujours un verdict dans le procès que les pouvoirs publics lui ont intenté pour divulgation de secret professionnel.À l'époque, en sa qualité de sous-directeur des affaires sociales et du contentieux au ministère de la Justice, il a dénoncé ce qu'il qualifie encore de crime économique après avoir pris les dossiers à charge. "Je ne suis ni un criminel, ni un corrompu, ni un délinquant de droit commun. Je souhaite que mon procès aboutisse. Mais je sais qu'on attend mon décès ou monassassinat pour enterrerdéfinitivement le dossier", confie-t-il sur le ton du fatalisme. En janvier 2015, la cour d'Alger a rendu un arrêt portant complément d'information. À ce jour, aucune suite n'a été donnée à la procédure alors que la requête aurait pu être satisfaite en quelques jours. En attendant, l'ancien magistrat est privé de nombreux droits civiques.Il ne peut pas quitter le territoire national. Il n'a pas obtenu d'agrément pour exercer les métiers de commissaire-priseur, d'huissier de justice ou de notaire. Son dossier de retraite (35 ans validés) est bloqué car l'arrêté de sa mise à la retraite n'a pas été notifié. "J'ai l'épée de Damoclès sur la tête alors que je n'ai fait que mon devoir. Le peuple a le droit de connaître la vérité sur son histoire."


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