Sur une superficie totale de 666 250 ha réservée, jadis, à la culture des agrumes et répartie sur l'ensemble du territoire de la wilaya, il n'en reste que 5 706 ha, à peine 6%, où l'on cultive encore différentes variétés d'agrumes.Le phénomène des agressions sur l'ensemble du foncier agricole en général et agrumicole en particulier dans toute la wilaya de Chlef prend une ampleur qui inquiète sérieusement les agriculteurs et même les responsables du secteur de l'agriculture. Lors de la récente session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), le volet relatif au foncier agrumicole a été passé au peigne fin.
Pour la plupart des élus qui sont intervenus, en présence des directeurs de l'exécutif de la wilaya, des chefs de daïra et des présidents d'APC, il est temps de réagir et de prendre sérieusement en charge cette catastrophique situation pour sauver ce qui reste du foncier agrumicole car, selon l'un d'entre eux, "d'importantes superficies sont en train de disparaître progressivement dans presque toutes les communes de la wilaya".
Evoquant le cas de la culture des agrumes, les élus APW ont rappelé que cette filière agricole, qui occupait jadis une place honorable au niveau national, se trouve aujourd'hui en bas de l'échelle. Pour cause, la disparition progressive et inquiétante du foncier qui lui est réservée.
"La plupart des superficies sur lesquelles on cultivait différentes variétés d'agrumes, en particulier les oranges, ont disparu définitivement, puisque toutes les orangeraies qui y existaient ont été dans la plupart des cas sauvagement arrachées pour être remplacées, ensuite, par des constructions anarchiques et illicites que nous voyons actuellement partout dans toute la wilaya et dont le nombre ne cesse d'augmenter sensiblement avec le temps", révèle l'un des élus, en marge du déroulement de la session.
Il est également indiqué à ce même propos que sur une superficie totale de 666 250 ha réservée, jadis, à la culture des agrumes et répartie sur l'ensemble du territoire de la wilaya, il n'en reste que 5 706 ha où l'on cultive encore différentes variétés d'agrumes, "en raison desdites agressions qui continuent de ravager le foncier agricole de notre wilaya".
Toujours au sujet du déclin que connaît la filière des agrumes à Chlef, notamment en matière de production, et de l'avis même de plusieurs des spécialistes dans le domaine, l'insuffisance du volume hydrique accordé à l'irrigation de ces superficies par l'Office national de l'irrigation est pointée du doigt.
"Le volume d'eau que nous accorde cet office n'irrigue même pas le 1/3 des agrumes que nous cultivons. Pourtant, il existe une station de pompage à Sobha, au nord-ouest du chef-lieu de wilaya, en mesure d'irriguer suffisamment les orangeraies de toute la région puisqu'elle dispose d'un équipement moderne et adéquat.
Mais pour des raisons que nous ignorons, cette même station n'est toujours pas opérationnelle depuis 2004", s'étonnent nombre de producteurs d'agrumes présents à cette assemblée et qui insistent sur la mise en service de la station en question dont le rôle reste prépondérant afin de résoudre au moins une partie du problème relatif au manque d'irrigation que connaît la région du nord-ouest de la wilaya.
Les mêmes interlocuteurs affirment aussi que même les canaux par lesquels l'eau d'irrigation passe à partir des barrages d'Oued Fodda et de Sidi Yakoub, à Ouled Benabdelkader, ne sont plus opérationnels comme par le passé. Pourquoi '
Explication des agriculteurs : "Ils sont tous ou presque détruits ou complètement envasés. Et si les responsables chargés de leur suivi et de leur entretien s'acquittent convenablement de leur mission, ils (les canaux, ndlr) pourront assurer l'irrigation à plus de 300 ha de superficie agrumicole."
Selon des informations, la production agrumicole enregistrée en 2020 a été uniquement de 1,5 millions de quintaux d'orange, à raison de 600 q/ha, ce qui reste, d'après les producteurs eux-mêmes (ils sont au nombre197 activant dans cette filière à travers toute la wilaya), très minime comparativement aux quantités produites dans le passé.
Face à ce tableau sombre dressé par les membres de l'APW sur la filière, le chef de l'exécutif, Lakhdar Sedas, s'est engagé devant toute l'assistance à punir sévèrement les auteurs des agressions sur les orangeraies.
AHMED CHENAOUI
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Posté Le : 24/01/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ahmed CHENAOUI
Source : www.liberte-algerie.com