Algérie

« On a trop perdu de temps, il est maintenant temps de vacciner »



Depuis l'émergence du virus grippal pandémique A(H1N1), en avril dernier sur le continent américain, il n'a cessé de se diffuser de pays en pays. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré, en juin, que le monde était confronté à la première pandémie grippale du XXIe siècle. Le seuil épidémique de la grippe a été franchi en août dernier.Aujourd'hui, le virus A présente deux caractéristiques : une virulence que les spécialistes qualifient de modérée et une forte contagiosité. L'immunité des individus contre ce nouveau virus étant très faible, il est donc capable d'atteindre un nombre très important de la population. Ce nombre important de cas nous fait craindre un nombre proportionnel de formes graves et de décès. Il est donc important d''uvrer solidairement et collectivement pour permettre de limiter l'impact, tant sanitaire que socioéconomique, de cette épidémie. Nous devons donc privilégier les mesures de prévention qui permettront de limiter la propagation du virus et le nombre de cas, démontrant ainsi l'efficacité du système de soins. Pour ce faire, l'action « barrière » principale qui s'offre à nous est la vaccination.On a perdu beaucoup de temps par rapport à la vaccination. Pourquoi 'Le pic épidémique de « la première vague » vient d'être atteint et la population générale est encore dans l'attente de se voir proposer la vaccination. Il est probable, comme pour certaines pandémies, qu'après l'extinction de cette première vague grippale A, une deuxième survienne (fin février-début mars). A ce propos, il est légitime d'extrapoler pour l'Algérie (plus de 30 millions d'habitants) les prédictions de la pandémie en France (plus de 60 millions d'habitants) à cause de la proximité géographique de ces deux pays concernant cette vraisemblable deuxième vague avec les caractéristiques suivantes : nombre de cas en Algérie, 320 000 à 480 000, nombre de consultations, impossible à chiffrer, nombre d'hospitalisations, 3200 à 9600, nombre d'admissions en soins intensifs, 480 à 1920, nombre de décès : 30 à 480.C'est pourquoi, il est grand temps que le programme de vaccination soit mis en route immédiatement avant qu'il ne soit trop tard. Car vacciner la population générale après l'épidémie ne sert à rien. Les « survivants » seront « vaccinés » par la propagation naturelle du virus grippal A. Ce sera dommage pour ceux qui auront succombé et qu'on aurait pu protéger. L'auteur est : Directeur du Laboratoire des déficits immunitaires et d'immunovirologie, CHU de Lyon, adjoint délégué aux hôpitaux auprès du maire de Lyon, France


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