L'entraîneur du Togo, le Français Hubert Velud, est persuadé qu'on a tenté de « minimiser » le mitraillage du bus de l'équipe qui a fait deux morts, et que la Confédération africaine de football (CAF) a voulu « se protéger », assurant mardi à l'AFP que « son groupe est désormais lié pour la vie ». Il estime également « hallucinantes » les critiques visant l'arrivée en bus du Togo à Cabinda, pour y disputer la Coupe d'Afrique des nations. L'équipe du Togo est rentrée dimanche soir à Lomé, 48 heures après le mitraillage de son bus.
Dans quelles conditions s'est déroulé le retour à Lomé ' On a été accueillis très dignement et très chaleureusement par les autorités, le premier ministre et celui à la sécurité. nous devrions être reçus aujourd'hui (hier, ndlr), par le président de la République, et la journée sera réservée aux cérémonies. Il y avait beaucoup de monde à l'aéroport et nous avons été bien soutenus moralement par le peuple. Les gens ne comprennent pas qu'on ne nous laisse pas revenir (ndlr, à la CAN) après notre deuil et je sais que c'est une grande cicatrice pour eux. A titre personnel, j'ai aussi rendu visite, hier, aux familles des disparus. Dans quel état se trouve le groupe ' Le groupe était déjà très uni. On a vu nos amis mourir. Maintenant, nous sommes tous liés pour la vie. Le temps passant, les joueurs se posent des questions par rapport au règlement de la CAF. Je sens qu'ils avaient envie de jouer. Bien sûr, ils sont marqués par ce qui leur est arrivé et normalement, dans les jours à venir, les joueurs vont retrouver leurs clubs. Avec du recul, en voulez-vous aux autorités ' Là-bas, la sécurité était très « light » et, à travers l'organisation, on a senti que la transparence de la communication n'était pas la première qualité. Au début, on a tenté de minimiser le truc, je l'ai ressenti comme ça, ce qui a augmenté le traumatisme psychologique. Je ne maîtrise rien et je ne sais pas trop d'où cela venait. La CAF a tenté de se protéger. Mais humainement, il y a eu trop de coups durs pour faire comme si de rien n'était. Le plus choquant, et je me suis énervé, c'est qu'au début, alors qu'on vient de nous tirer dessus et que nous n'étions pas en sécurité à l'hôpital du village, on nous parle de problèmes d'accréditation. Alors vous estimez ne pas avoir été assez considérés par la CAF ' On a vécu dans la tourmente. Hayatou (président de la CAF) est venu tardivement pour nous faire de la pédagogie. Il est venu nous présenter ses condoléances et ne nous a mis aucune pression. Il nous a aussi précisé, mais je me méfie quand même, que pour les CAN suivantes, le Togo ne sera pas pénalisé. Car, normalement, en cas de forfait, on ne peut pas faire les deux prochaines épreuves. C'est essentiel car, sinon le football togolais sera rayé de la carte. Que pensez-vous des accusations contre la désorganisation générale de la fédération togolaise ' Paradoxalement, au niveau de l'organisation, l'équipe n'avait jamais été aussi bien préparée pour une CAN. Avec beaucoup de frustration, je ressens que nous avions un super groupe. On a beaucoup investi et pour le transport, c'est facile à dire ! Quand on accueille les gens à la frontière de cette manière, c'est qu'on cautionne leur moyen de transport. Pour moi, l'Angola ou la CAF, c'est pareil. Accuser le Togo par rapport à ça, c'est hallucinant.
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Posté Le : 13/01/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : A.F.P.
Source : www.elwatan.com