Algérie

«On a besoin de prix suffisament élevés pour le développement de nouveaux champs de pétrole»



«On a besoin de prix suffisament élevés pour le développement de nouveaux champs de pétrole»
-Les cours du baril de brut montrent, depuis quelques jours, des signes de fléchissement. Le prix du baril de brent est même redescendu en dessous de la barre des 100 dollars. Quels sont, selon vous, les facteurs ayant alimenté une chute aussi rapide des cours 'Le 16 septembre, le prix du brent de la mer du Nord coté à Londres était de 98-99 dollars par baril et, le même jour à New York, le cours du West Texas Intermediate (WTI) ne dépassait pas 93-94 dollars le baril. Rappelons que le brent était monté jusque vers les 115 dollars le baril il y a plusieurs semaines dans le contexte de l'avancée foudroyante ? à l'époque ? de l'Etat islamique en Irak. La chute est donc effectivement importante et rapide.Les prix ont baissé parce que l'on constate un ralentissement de la croissance de la demande pétrolière mondiale (celle-ci pourrait être de 92,6 millions de barils par jour en 2014, selon l'Agence internationale de l'énergie), et que la production pétrolière reste orientée à la hausse grâce, notamment, aux pétroles non conventionnels aux Etats-Unis et au Canada et que les tensions politiques extrêmes en Irak et en Libye n'ont pas empêché à ce jour ces deux pays de maintenir leur production et leurs exportations pétrolières (c'est le cas de l'Irak), voire de les augmenter (Libye) par rapport à juin-juillet. Une demande un peu moins dynamique que prévu, une offre abondante et des pays pétroliers qui parviennent à rester présents sur le marché mondial en dépit de difficultés internes considérables, c'est un cocktail qui a contribué à faire baisser les cours.-Peut-on assimiler ce recul des cours à un décrochage qui va s'installer si ce n'est à long, au moins à moyen terme ' Quels seraient les facteurs qui pourraient alimenter un tel scénario 'Il y a bien eu un décrochage depuis plusieurs semaines, mais rien ne permet de prolonger cette tendance dans le moyen ou le long terme. C'est beaucoup trop tôt pour cela. Les tensions politiques au Moyen-Orient, au Proche-Orient et en Afrique du Nord ne vont malheureusement pas s'évanouir dans la nature rapidement et la demande pétrolière va augmenter à la fin de l'année pour des raisons saisonnières (hiver dans les pays de l'hémisphère Nord) et en 2015 du fait, on peut l'espérer, d'une meilleure situation économique. Par contre, l'Amérique du Nord restera une zone d'exploitation pétrolière avec une dynamique haussière de sa production au moins à moyen terme.De plus, il ne faut jamais oublier que les nouveaux gisements de pétrole qu'il faut mettre en production pour remplacer ceux qui s'épuisent ont des coûts qui sont souvent de plus en plus élevés car ils sont plus complexes et, en moyenne, de moins grande taille. On a donc besoin de prix de brut élevés ? mais pas trop ? pour que le développement de ces nouveaux champs soit jugé assez rentable par les compagnies pétrolières.-Le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi a affirmé, lundi, que les autorités surveillaient sérieusement la situation. Croyez-vous que les pays producteurs de l'Opep pourraient finir par réagir en essayant d'ajuster les quotas de production 'Tant que le prix du brent est autour des 100 dollars le baril, un peu plus ou un peu moins, l'OPEP n'a pas de raison de s'affoler. L'organisation a souligné, à plusieurs reprises, qu'un prix du pétrole de cet ordre était bon pour les producteurs, pour les consommateurs et pour les compagnies pétrolières. Cela dit, comme les cours ont fortement chuté en quelques semaines, il est logique que l'OPEP et les pays qui la composent fassent preuve de vigilance. Mais il n'y aura pas de réunion extraordinaire de l'organisation pour réduire son plafond de production seulement parce que le brent est à 98 dollars le baril.L'OPEP fait cependant savoir aux opérateurs sur les marchés pétroliers qu'elle ne s'est pas assoupie et qu'elle se réserve le droit d'intervenir si les intérêts des producteurs étaient sérieusement menacés, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Elle espère que ce message sera entendu par les marchés et qu'il contribuera à empêcher que les prix ne tombent à un niveau trop bas.




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