Algérie

Omra : Un parcours du combattant parsemé de surprises



Les nombreuses protestations des candidats à la «Omra» formulées auprès d'agences de voyages constantinoises est l'objet de plusieurs conversations en ville. Plusieurs de ces « candidats malheureux » craignent de perdre cette occasion d'effectuer un pèlerinage des plus convoités par les musulmans. Le problème essentiel posé par ces gens est celui « des retards incompréhensibles des départs », dit-on. La question a donc été posée à M. Belhadj Mostefa, vice-président de l'Association nationale des agences de voyages pour la région Est et lui-même gérant d'une agence.

Notre interlocuteur a expliqué que le noeud du problème réside au Royaume de l'Arabie Saoudite. Ce sont les partenaires saoudiens « qui nous arnaquent à tout bout de champ, juste à la période de « pic » durant le mois de Ramadan ! Durant cette période, dit-il, nous rencontrons des problèmes énormes et inattendus, notamment cette année où je pense que, quelque part, nous nous faisons arnaquer par les Saoudiens dont le trait distinctif est de changer de procédures d'accueil sans aviser leurs partenaires. Ainsi, cette année ils nous ont surpris par des procédures spéciales résultant de la démolition d'un certain nombre d'hôtels totalisant 12O.OOO lits et situés dans la proximité immédiate du Harem et veulent, de ce fait, réglementer les entrées pour éviter tout accident. Ils ont donc subordonné l'octroi de visas à la réservation dans un hôtel.

Jusqu'ici, il n'y a rien à dire reconnait M. Belhadj-Mostefa, mais on exige encore de nous de régler l'hôtel.

Et une fois cette formalité accomplie, on exige encore le croquis de l'hôtel pour connaître sa capacité réelle car nous avions pris un établissement de 3.3OO lits. Condition remplie également et nous sommes rentrés en Algérie le 5 Juillet pour attendre l'aval des autorités saoudiennes pour le même nombre de visas. Mais le 12 juillet, les agences de voyages ont été informées que chaque opérateur n'aura droit qu'à 15 visas/jour alors que nous avons quelque 5.OOO pèlerins inscrits ! Vous imaginez le tableau ? De plus, certaines agences, qui réalisent un chiffre de 7.OOO pélerins dans la saison, sont mises sur le même pied d'égalité que les agences qui en font 5O en tout et pour tout ! ». Selon notre interlocuteur, cette situation n'a pas manqué de créer le phénomène de la spéculation, la corruption et ce qui s'en suit comme pots de vin. Les petits opérateurs qui ont ainsi un surplus de visas les revendraient aux autres à raison de 2O.OOO dinars l'unité, susurre-t-on ! « Et nous sommes mis dans l'obligation d'accepter pour honorer nos engagements vis-à-vis de notre clientèle très impatiente ! ».

Et, paraît-il, les mêmes pratiques sont en vogue dans les Lieux Saints où les partenaires sur place, également pris au dépourvu par les nouvelles procédures, se sont retrouvés avec un surcroît de places dans les hôtels qu'ils avaient loués et proposent de prendre des places chez eux contre des visas. De cette façon, on nous oblige à louer deux places pour une seule personne uniquement dans le but d'avoir le visa, et à quel prix ? Trois à quatre fois le prix normal ! C'est une situation à la limite de l'intolérable qui nous cause beaucoup de pertes financières. Mais on n'avait pas le choix et on a accepté ! », se désole M. Belhadj-Mostefa. Mais le parcours du combattant n'est pas encore terminé, a-t-il poursuivi. D'autres partenaires appellent pour proposer des visas à 5OO rials (11.OOO dinars) l'unité. Le partenaire en Algérie exige, lui, 5.OOO dinars. Et ainsi de suite, le visa coûtera à la fin du parcours jusqu'à 2O.OOO dinars!».

En temps normal, précise notre interlocuteur, l'agence assure le transport, l'hébergement et le visa pour seulement 1O.OOO dinars. Mais dans ces nouvelles conditions, comment s'en sortir ? Nous travaillons à perte juste pour préserver notre image de marque et assurer une Omra sans problèmes à nos clients ! ».






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