Algérie

OMC : le double discours d'Alger Economie : les autres articles



Vendredi à Genève, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a réitéré la disposition de l'Algérie à adhérer rapidement à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). C'était en marge du 11e round des négociations, processus gelé depuis 2008.
Tout en évoquant la volonté d'Alger à «mettre son régime de commerce en conformité avec les accords de l'OMC», le représentant du gouvernement a exprimé le souhait d'obtenir «des périodes de transition raisonnables» pour certaines mesures non conformes aux accords. L'Algérie a présenté à l'examen du groupe de travail douze documents, selon lui. «Des offres révisées concernant les marchandises et les services, du plan d'action législatif révisé et des propositions d'amendement, de complément et d'actualisation au projet de rapport du groupe de travail», a-t-il précisé, non sans exprimer son satisfecit des progressions enregistrées lors des rencontres bilatérales qui ont précédé la 11e réunion formelle du groupe de travail. Pendant trois jours, la délégation algérienne a rencontré les délégations de douze membres de l'OMC. Le projet de rapport, révisé et examiné à l'occasion de ce 11e round, a été transmis à l'OMC en
décembre dernier.
La demande d'adhésion de l'Algérie à l'OMC remonte à 1987. Entre-temps, de nombreux pays ont rejoint cette organisation, les derniers en date étant l'Arabie Saoudite et la Russie, tandis que l'Algérie traîne le pas. Aujourd'hui, le discours officiel cache mal l'incapacité des autorités à appliquer les règles édictées par l'OMC. On peut d'ailleurs citer, entre autres, l'interdiction du recours à la «dualité des prix» dans le cas des ressources petro-gazières, l'élimination des restrictions au commerce, l'obligation de mettre en place des normes sanitaires et phytosanitaires, et la protection de la propriété intellectuelle.
Cela suppose l'accélération des réformes structurelles qui passent par la mise sur pied d'une économie de marché concurrentielle, un Etat de droit où la bonne gouvernance doit être de mise. Or, ces règles d'or sont malmenées en Algérie où l'économie demeure rentière et gangrenée par l'informel.
Une grande partie des transactions commerciales sont tout sauf transparentes et «traçables». La série noire des scandales financiers n'en finit pas. Et l'on assiste depuis 2010 à de graves reculades du gouvernement face aux barons de l'informel et de l'argent sale.
A titre d'exemple, le gouvernement a fini par abandonner la mesure consistant à imposer le recours systématique au paiement par chèque pour toute transaction commerciale excédant les 500 000 DA par crainte des réactions violentes que pourrait avoir le secteur informel et, tout récemment, les concessions contenues dans le nouveau projet de loi relatif aux conditions d'exercice des activités commerciales.
Dans ce contexte de crise, l'Algérie tournera en rond encore pour longtemps faute de véritables réformes économiques et politiques.


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