Algérie

Ombres chinoises



Stupeur au sein du FLN. Le plus vieux parti algérien encore en activité est sonné par une mystérieuse lettre postée sur son site officiel qui a relancé la candidature du président à un 5ème mandat et, mieux, rassuré toute la classe politique nationale quant à la tenue effective de l'élection présidentielle d'avril prochain. Mais, au moment où les observateurs politiques comme les partis ont poussé un «ouf» de soulagement par rapport à l'annonce rassurante de la tenue de la présidentielle comme prévu, et donc que les gros nuages qui pesaient sur cette échéance électorale se sont dissipés, le coup de massue est venu, brutalement.Cette lettre s'est avérée fausse, une horrible manipulation et que la situation de blocage politique général par rapport à l'agenda électoral n'a pas évolué d'un iota. Déprimant retour à la case départ pour tous ceux qui gravitent politiquement en dehors de l'environnement des partis de la majorité. D'autant que le Conseil des ministres tenu jeudi et présidé par le chef de l'Etat n'a pas inscrit, inexplicablement, ce rendez-vous électoral dans son ordre du jour. L'extrême confusion, qui régnait jusqu'ici sur cette élection présidentielle, a pris encore plus d'épaisseur. Au FLN, l'étonnement des premiers moments a vite tourné vers la suspicion et la manipulation. «Aucune publication au nom du coordinateur du parti n'a été publiée sur le site du FLN. Il s'agit d'une lettre fabriquée», a affirmé le coordinateur du parti, Moad Bouchareb. Pour lui et pour le FLN, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une manipulation. «Notre position est claire : nous soutenons le président de la République et nous respecterons et appliquerons sa décision en ce qui concerne la présidentielle de 2019''.
L'affirmation est celle du «chef» provisoire du FLN qui semble avoir été déstabilisé par une lettre qui, étrangement, a beaucoup de similitudes avec celle postée par le même parti lors des élections de 2014, soutenant un 4ème mandat de M. Bouteflika. Mais, au fond, le démenti du FLN sur cette lettre relance de nouveau le débat comme les spéculations sur la tenue même de cette élection présidentielle. Car si le FLN est redevenu sage en annonçant qu'il se conformera strictement à la décision que prendra le président Bouteflika vis-à-vis de cette échéance, il a en même temps refermé le couvercle de l'organisation même de cette élection. En effet, le document posté sur son site internet avait redonné quelques espoirs aux plus «pessimistes» quant au respect par le pouvoir des échéances électorales et, plus encore, que les partis de la majorité ont tracé leur feuille de route pour cette échéance et que leur candidat a été choisi.
Or, le Conseil des ministres, qui n'a soufflé mot sur cette élection présidentielle, a peut-être ouvert la voie à d'autres interrogations, celles qui voudraient qu'un consensus n'a pas été encore dégagé entre les partis de la majorité pour la tenue ou non de ce rendez-vous électoral, et au-delà du sort du 5ème mandat. En fait, la lettre «mystérieuse» publiée sur le site du FLN complique la situation, comme elle rend encore plus aléatoires toutes les explications possibles sur la tenue ou pas de cette élection présidentielle, objet d'intenses tractations. Et, surtout, qui résume parfaitement l'extrême confusion de la situation actuelle et l'indécision au sein des partis de la majorité quant à prendre des mesures d'importance. C'est comme s'ils sont dans l'attente, eux également, d'une annonce qui viendrait soulager tout le monde, soutiens comme adversaires du 5ème mandat.


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