Algérie

Omar Taleb créateur du festival «Les Lorientales» De Maghnia à Lorient… parcours réussi d’un Algérien



Omar Taleb créateur du festival «Les Lorientales» De Maghnia à Lorient… parcours réussi d’un Algérien

Chahredine Berriah - El Watan

Il est né en 1953 à Maghnia. Deux ans plus tard, il ira, avec sa mère et ses trois frères rejoindre en banlieue parisienne son père, ouvrier ajusteur. Malgré le racisme, Omar, le fils d'indigène, studieux, se classait toujours parmi les trois premiers de la classe.


«Je ne veux pas que tu ailles travailler à l'usine, donc fais des études», lui disait son papa. Pour aider son père, il a vendu des pastèques, mais persévérait dans ses études qui aboutiront, plusieurs années plus tard, à une belle carrière. Il finira chirurgien ORL. Le hasard l'emmènera dans la ville de Lorient pour exercer son métier, où il fut très bien accueilli. «D'interne à assistant, puis praticien hospitalier, j'ai terminé ma carrière comme chef de service», confie-t-il. Une autre consécration, au crépuscule de sa carrière, c'est le grade de président de la Société française de phoniatrie.

«C'est le plus beau métier du monde. Tu dois t'occuper de soigner des gens, quelle que soit leur couleur de peau, leur nationalité... et qu'ils puissent payer ou pas» dit-il humblement. Toujours bouillonnant, Omar créera son festival «Les Lorientales» peut-être par reconnaissance à cette ville «extrêmement attachante» qui l'a vite adopté. «Je voulais faire connaître les cultures, la musique et les traditions du monde oriental. Je suis musicien. J'ai fait du jazz, de la musique bretonne et classique. Je suis aussi algérien. Et à un moment, je me suis dit : "Je veux aussi faire de la musique arabe!''» La devise de cette création est «Les Lorientales, trait d'union entre Lorient et l'Orient !» Depuis six ans, le festival a institué un prix littéraire.

«En France, il y a 2 000 prix littéraires chaque année. Mais il n'y avait rien pour la littérature orientale!» Le but était d'«élire le meilleur roman de littérature orientale, c'est-à-dire un livre qui traite du monde oriental, mais sans que l'auteur soit obligatoirement oriental», explique-t-il. Aujourd'hui, le festival «Les Lorientales» a gagné ses lettres de noblesse. Un festival dont il est fier, comme de son métier. «Je suis fier d'être devenu ce que je suis, par rapport à ce que j'étais. D'être arrivé fils d'immigré dans les bidonvilles et de partager aujourd'hui des choses avec toutes sortes de gens, sans que ces gens connaissent forcément mon histoire ».


 




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