Algérie

Omar El Béchir investi à la tête du Soudan : Une cérémonie sans grands chefs d'État


Omar El Béchir investi à la tête du Soudan : Une cérémonie sans grands chefs d'État
Réélu en avril, le président soudanais, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI, a prêté serment hier. Seuls cinq chefs d'État africains étaient présents. Le président soudanais Omar el Béchir, élu en avril, a entamé un mandat de cinq ans jugé crucial pour l'avenir du plus vaste pays d'Afrique instable et qui oscille entre l'unité et l'éclatement. L'investiture a été l'occasion de juger du degré d'isolement de M. Béchir, qui fait toujours l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, une région de l'ouest du Soudan en guerre civile depuis 2003. Le président soudanais, Omar El Béchir a exprimé sa volonté de veiller au « renforcement du dialogue » et d'ouvrir une « nouvelle page dans les relations avec les pays occidentaux », lors de son discours d'investiture à Khartoum. « Je travaillerai pour l'unité du pays et pour le renforcement du dialogue avec l'Occident afin d'assainir le climat » entre les deux parties, a promis le président El Béchir, souhaitant ouvrir avec une nouvelle page dans les relations bilatérales. Dans son discours d'investiture, M. El Béchir a promis également de « poursuivre les efforts de lutte contre le terrorisme et contre le crime organisé, contre la drogue pour un système international juste ».BoycottLe dirigeant soudanais a également exprimé sa volonté de renforcer les relations de son pays avec les Etats arabes et africains, réaffirmant à l'occasion son ferme soutien à la cause palestinienne. Seule la présence de cinq dirigeants de pays africains a été confirmée. Le président érythréen, Assias Afeworki, ceux de Djibouti Omar Guellah, du Tchad Idriss Deby et de Mauritanie Mohamed Ould Abdel Aziz ainsi que du Premier ministre d'Ethiopie Meles Zenawi. Beaucoup de pays, comme le Japon et l'Espagne, ont été représentés par leurs ambassadeurs et l'Union européenne l'a été à minima, selon Bruxelles.Des organisations internationales de défense des droits de l'homme se sont indignés de la présence décidée de représentants de l'ONU et de l'Union africaine et le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour, le Mouvement pour l'égalité et la justice (JEM) a appelé au boycott de la cérémonie. « La présence de représentants internationaux sera une offense pour les victimes du Darfour », a affirmé par téléphone à l'AFP depuis Londres, le porte-parole du JEM, Ahmed Hussein Adam. « Cela offensera aussi tout le peuple soudanais alors qu' El Béchir a falsifié les élections et qu'il est réclamé par la justice internationale », a-t-il dit. Les négociations entre Khartoum et le JEM semblent totalement bloquées en dépit de la signature d'un accord-cadre en février au Qatar.DéfisLa reprise des combats complique la recherche de la paix dans cette région où les combats ont fait, depuis 2003, 300 000 morts selon les estimations de l'ONU ' 10 000 d'après Khartoum ' et 2,7 millions de déplacés. Pour le président soudanais, les défis à relever sont à la mesure de la complexité ethnique, culturelle et politique du Soudan où la paix introuvable au Darfour et les aspirations du Sud à l'indépendance, n'en sont que les quelques manifestations apparentes. Les Sudistes doivent se prononcer par référendum en janvier 2011 sur l'autonomie de leur région conformément à l'accord de paix de 2005 qui avait mis fin à une des plus longues et meurtrières guerres d'Afrique, entre le sud et le nord du Soudan.Même si M. Béchir avait dit après son élection qu'il respecterait le choix des Sudistes, les ténors de son parti, le Congrès national, disent vouloir préserver l'unité du pays. « La première mission de l'assemblée sera d'appeler les Sudistes à préserver l'unité du Soudan car c'est là où réside leur intérêt alors que la séparation n'apportera que la division et la guerre », a dit Ahmed Ibrahim Tahar, après son élection lundi à la présidence du Parlement. Les opposants dénoncent une crispation du régime après les élections, avec notamment l'arrestation de l'un de leurs leaders, l'islamiste Hassan Al Tourabi. Pour l'opposition , la rébellion sudiste ne peut désormais faire que le choix de la séparation.Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping, a exprimé à Ouagadougou sa « préoccupation » face à cette perspective. « Nous avons le sentiment aujourd'hui que si rien ne change, on va vers l'indépendance du Sud Soudan. C'est un problème majeur pour tous les pays africains qui peuvent être confrontés à des situations similaires, c'est donc pour nous une préoccupation », a-t-il poursuivi. « Cette décision peut nous amener vers un certain nombre de difficultés majeures, y compris la guerre », a-t-il alerté.
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