Algérie

Omar el-Bachir face aux défis d'un «nouveau» Soudan



Omar el-Bachir face aux défis d'un «nouveau» Soudan
Le président soudanais, Omar el-Bachir, qui vient d'être confortablement réélu devrait faire face à une multitude de défis, notamment remettre l'économie de son pays sur les rails. Il voudrait réinstaller le Soudan à sa place perdue, notamment depuis la scission du territoire en deux parties et la création d'un nouvel Etat appelé Soudan du Sud. Le Soudan est soumis à un embargo économique américain depuis 1997. Subissant le sort des Etats qui sont résolument contre la prééminence américaine et israélienne dans la région. Malgré un quasi retrait de la scène politique internationale, Khartoum reste toujours dans le collimateur des Occidentaux, qui usent des différents conflits en cours dans plusieurs régions du pays pour mettre le Soudan à l'index. Au pouvoir depuis plus de 25 ans, Omar el-Bachir a remporté l'élection présidentielle avec un chiffre qui a fait sourire : plus de 94% des votes. L'inamovible Président est toujours visé par deux mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour «crimes de guerre contre l'humanité et génocide au Darfour». Des condamnations qui l'ont quasiment assigné à résidence à Khartoum et limité le rôle jadis plus remarqué du Soudan. Le gouvernement tente de raviver la vie politique interne en organisant un dialogue avec l'opposition. Omar el-Bachir sait que les Occidentaux l'attendent au tournant justement sur cette question de l'ouverture. De nombreux pays occidentaux conditionnent l'amélioration de leurs liens avec Khartoum avec l'impératif de la «réconciliation» politique interne. «Le nouveau gouvernement aura le choix entre le statu quo avec une augmentation de la concentration des pouvoirs autour du Président - de récents amendements constitutionnels ont accordé à Omar el-Bachir de plus grands pouvoirs- et des services de sécurité, et une transition qui pourrait impliquer un gouvernement d'union nationale», estime un expert cité par l'agence française de presse. Khartoum voudrait bien se délester de la pression permanente imposée par les Occidentaux et remettre sur pied une économie en difficulté. Avec l'indépendance controversée du Soudan du Sud en 2011, le Soudan a perdu environ 75% de ses ressources pétrolières fragilisant un pays qui fut le plus vaste d'Afrique. L'inflation est galopante et le taux de chômage au-dessus de 30%. Selon l'ONU, près de 7 millions de Soudanais ont besoin d'une aide humanitaire. Il a été fortement remarqué que Khartoum a accepté de rejoindre la coalition menée par l'Arabie saoudite pour intervenir militairement au Yémen. L'armée soudanaise déjà engagée dans des combats contre des rebelles à l'intérieur : au Darfour, au Kordofan-Sud et dans le Nil-Bleu a accepté de participer à un conflit externe. Avec des conséquences inéluctables. Omar el-Bachir semble vouloir tabler sur de nouvelles ouvertures pour avoir la possibilité de dépasser la situation actuelle à travers un rapprochement avec les Saoudiens, après avoir été plutôt en accord avec l'Iran. Khartoum a également contribué, en mars, à un accord entre l'Egypte et l'Ethiopie sur le partage des eaux du Nil. Le Caire, avec lequel le Soudan a toujours entretenudes relations tumultueuses, semble également intéresser Khartoum. Cette franche offensive diplomatique pourrait inciter Washington, pour qui l'Arabie saoudite et l'Egypte restent des alliés importants dans la région, à modifier sa politique envers le Soudan.M. B./Agences




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