Algérie

Omar Djaiz, d'IBI Solutions Canada, veut employer 100 ingénieurs en Algérie



Arrivé au Canada en plein, vague du bogue 2000, Omar Djaiz a vite décroché un travail dans son domaine de formation, l'informatique. 12 années et plusieurs centaines de milliers de dollars plus tard, il se tourne du côté de son Algérie natale pour y développer ses affaires en off-shore.

Quand son frère lui a remis, tout petit, un livre illustré de géographie, Omar Djaiz se laissait aller à rêver visiter le Canada, cette contrée lointaine aux vastes étendues vertes et au légendaire hiver glacial. Y vivre et y travailler un jour ? L'idée n'effleurait même pas l'esprit de cet enfant de Tigzirt.

Faisant partie des premières classes secondaires en informatique en Algérie, Omar Djaiz a eu une scolarité exemplaire et s'est vu même classé meilleur élève de la Wilaya de Tizi Ouzou. Après des études à l'Institut national d'informatique de Oued Smar (ex-INI, actuellement École nationale supérieure d'informatique), où il obtint son diplôme d'ingénieur, il créa sa première entreprise. «Je n'ai jamais été attiré par le salariat. J'ai toujours vu mon père travailler à son compte», affirme celui dont l'entreprise a déjà atteint le million de dollars de chiffres d'affaires, lui, qui n'en avait que quelques centaines dans la poche à son arrivée à Montréal.

Découragé par les «faux problèmes de bureaucratie» et cédant à l'appel des sirènes de l'émigration vers le Canada, il lâche tout et se retrouve au pays de l'érable au bout d'un long processus de sélection. A l'époque, les informaticiens avaient le vent en poupe et l'industrie recrutait à tour de bras les Maghrébins qui arrivaient. Ils étaient jeunes, bien formés et leur relation avec les patrons locaux n'avait pas encore été «entamée» par le 11 septembre.

Deux mois à peine après son arrivée au Canada, il décrocha sont premier job en informatique. C'était aussi une époque bénie où, comme partout en Amérique du Nord, le passage à l'an 2000 et le supposé bogue des ordinateurs et des systèmes embarqués avait poussé l'industrie des services informatiques à fonctionner à plein régime en recrutant beaucoup.

La fin de l'aubaine est vite intervenue et les licenciements massifs s'en sont suivis. Au bout de quelques semaines, Omar Djaiz retrouve un autre travail. Il entreprend des études et commence à réfléchir à créer sa propre compagnie et déjà un projet qu'il présentera à Microsoft Canada. «Il s'agissait d'un logiciel qui permettait de visualiser les rapports sur le web», se rappelle-t-il. En même temps, Microsoft a sorti Maestro, un produit équivalent et…gratuit. De cette expérience, Omar Djaiz a tiré plusieurs leçons et a acquis de l'assurance. Bachir Halimi, patron de la compagnie d'informatique Excendia, lui aussi originaire d'Algérie, lui avait assuré que «cette mésaventure prouve qu'il a un bon feeling».

C'est alors que Omar Djaiz lance IBI Solutions, sa compagnie spécialisée dans le développement de solutions logicielles web et mobiles ainsi que l'intégration d'applications et la création d'outils d'aide à la prise de décisions. Il savait que le chemin allait être long et qu'il fallait continuer malgré les difficultés. La persévérance a fini par payer. Il a réussi, par exemple, à placer un de ses produits, MobileTech, chez les sous-traitants de Vidéotron, le deuxième opérateur télécoms dans la province du Québec. Il fait bénéficier actuellement de ses compétences l'équipe d'un centre d'expertise en Intelligence d'affaires de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Bien qu'étant constamment dans l'action, Omar Djaiz est toujours en mode recherche de lancer des projets en Algérie. Il est de toutes les rencontres «sérieuses» d'affaires impliquant des membres de la communauté algérienne au Canada. Il prospecte pour sous-traiter en Algérie une partie de son activité de développement logiciel. Il est convaincu que l'avenir de l'Algérie est dans l'offshoring, la délocalisation du savoir. «Avec le même salaire d'un ingénieur ici au Canada, je peux payer décemment cinq en Algérie. Mon objectif est d'y recruter une centaine d'ingénieurs. Si le jeune ingénieur qui termine ses études à l'université travaille dans mon entreprise au lieu de rêver de partir, j'aurais apporté ma contribution au développement du pays», conclut-il.




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