Algérie

Omar Bétrouni, la France et Benyezzar



Palais de justice d'Alger. Tribunal de Sidi-M'hamed. La salle Numéro « 3 » est bondée. Normal, puisqu' il y a une quarantaine d'inculpés d'escroquerie aux dépens duTrésor public via les défunts taxiphones! Il y avait aussi les représentants de la partie civile, les témoins et les curieux. Le service d'ordre était, comme à l'accoutumée, impeccable, ferme, à la limite de la tolérance, mais, très strict! Les inculpés furent d' abord appelés un à un; des absents' Il y en avait! Cette audience a eu lieu, il y a bien longtemps, du temps du duo Hadjer Benyezzar, la juge et de Hocine Mouzali, le procureur. Le procès commença tambour battant. La juge n'aimant pas trop se perdre en salamalecs, on alla vite. Questions- réponses puis, on passait à l'autre inculpé. Bien sûr, il y avait de la résistance: «Ne me racontez surtout pas que vous ignoriez le but de l'escroquerie», jeta dans l'atmosphère, la juge, vigilante comme d' habitude. Plus de la moitié des inculpés défilèrent à la barre, et un seul était détenu: le cerveau qui avait monté le stratagème qui avait amené tout ce beau monde à la barre! Le reste était formé de dindons de la farce. Et tout à coup, les coordonnées de l'inculpé suivant firent tourner deux cents visages qui n'en revenaient pas: Omar Bétrouni!!! L'enfant terrible du M C Alger, d'il y a une décennie et demie, était là! L'ancienne sympathique gloire nationale s'approcha à petits pas du prétoire, salua le tribunal et Mouzali, puis, se mit au garde à vous, carrément! La juge débuta l'interrogatoire en dévisageant Omar qui ne sera pas surpris d'entendre: «Dites donc, je reconnais un peu la tronche que vous avez! Ne seriez - vous pas de la famille du foot' Je vous ai vu jouer, mais quand'-Il a joué durant les Jeux méditerranéens et il a marqué le but, en finale, libérateur contre la France!» intervint Mouzali qui ajouta dans la foulée: «Et nous avions arraché la médaille dd'or, grâce à Omar!» - Normal, personne au Stade du 5 Juillet ne voulait entendre résonner «La Marseillaise « et surtout pas, feu le président de la République: Houari Boumediene! » dit, un large sourire, au coin des lèvres, Bétrouni! Un grand brouhaha s'installa dans la salle d'audience, Benyezzar rétablit l'ordre à sa manière, reprit les débats après cette flatteuse remarque en direction de Bétrouni:: «Vous savez maintenant que je vous reconnais, laissez-moi vous dire avec un réel et grand plaisir que avez été, ce jour - là, un authentique héros!»- Merci, Madame.» reprit Omar qui croyait, peut-être que la juge, qu'il ne connaissait pas du tout, était dupe et prête à oublier d'appliquer la loi. Elle appliqua la loi dans toute sa rigueur! Omar fut châtié, au sursis, au même titre que tous les propriétaires des taxiphones! Cette perle restera gravée à jamais dans les mémoires des amateurs de croquants incidents d'audiences.


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