Algérie

Oman : Le sultan Qabous meurt après 50 ans de règne



Oman est désormais plongé dans l'incertitude. Le sultan Qabous, qui dirigeait le pays depuis 1970, est mort vendredi à l'âge de 79 ans, selon son cabinet. Depuis un certain temps, il souffrait d'une maladie qui pourrait être un cancer du côlon, estiment des diplomates. Il avait pris le pouvoir à son père lors d'un coup d'État.
"C'est avec tristesse [?] que le sultanat d'Oman pleure notre sultan Qabous ben Saïd qui a été rappelé à Dieu vendredi soir ", a indiqué sur Twitter le ministère de l'Information citant un communiqué du cabinet royal. Le Conseil de défense du pays s'est réuni peu après l'annonce de sa mort, a indiqué la télévision d'État omanaise. Le 31 décembre, les médias d'État avaient annoncé que le sultan se trouvait dans un " état stable " après plusieurs semaines de rumeurs sur sa santé. Ses multiples hospitalisations en Allemagne avaient déjà suscité des inquiétudes sur sa succession et la stabilité de ce pays du Golfe.

La modernisation d'Oman
Né le 18 novembre 1940 à Salalah, dans la province du Dhofar (Sud), où il a été à l'école, Qabous ben Saïd entre à 20 ans à la Royal Military Academy de Sandhurst, en Grande-Bretagne. Il accède au trône en juillet 1970 après avoir renversé son père et entreprend de moderniser ce qui est alors le pays le plus pauvre de la péninsule arabique, mais qui commence à exporter du pétrole. Sur la scène internationale, le sultanat, neutre, joue régulièrement les bons offices pour ses alliés occidentaux, notamment dans leurs relations tendues avec l'Iran voisin. Sous le règne du sultan Qabous, Oman a consolidé son rôle de pays modéré et neutre dans un Golfe secoué de tensions politiques, notamment avec l'inimitié entre les États-Unis, alliés des États arabes du Golfe, et l'Iran. La République islamique a d'ailleurs rendu hommage au sultan disparu, c'est " une perte pour la région ", a déclaré ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.

Un rôle de médiateur régional
Depuis l'élimination par les forces américaines du général iranien Qassem Soleimani en Irak la semaine dernière, la crise régionale est montée d'un cran. Vendredi, le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, a annoncé de nouvelles sanctions visant huit hauts responsables de la République islamique.
Les sanctions américaines qui affectent lourdement l'économie iranienne n'ont cessé de se multiplier depuis que l'administration du président Donald Trump a décidé de se retirer de l'accord sur le nucléaire avec l'Iran, dossier sur lequel Mascate avait été sollicité.
Oman est également intervenu dans des affaires de libérations d'otages, notamment au Yémen voisin en guerre. L'état de santé du sultan Qabous, qui a multiplié les " examens médicaux " en Europe ces dernières années, suscitait déjà des inquiétudes sur la stabilité et la position d'Oman.

Son cousin prête serment
Haitham ben Tarek, ministre du Patrimoine et de la Culture et cousin du défunt sultan Qabous, a prêté serment comme nouveau sultan d'Oman, a annoncé samedi le gouvernement. " Haitham ben Tarek a prêté serment comme nouveau souverain [?] après une réunion de la famille royale qui a validé le choix [d'un successeur fait par le défunt] sultan ", a écrit le gouvernement sur Twitter. Le commentateur de la télévision publique d'Oman a précisé que la famille royale avait décidé d'ouvrir la lettre dans laquelle le sultan Qabous désignait son successeur. Selon la constitution omanaise, la famille royale pouvait aussi, dans les trois jours suivant la vacance du trône, choisir elle-même un successeur. Haitham ben Tarek, 65 ans, un passionné de sport, a occupé le poste de sous-secrétaire du ministère des Affaires étrangères pour les affaires politiques, avant de devenir ministre du Patrimoine et de la Culture au milieu des années 1990. Il a également été le premier dirigeant de la Fédération de football d'Oman au début des années 1980. Dans son premier discours en sa qualité de sultan, Haitham ben Tarek a promis de marcher dans les pas de son prédécesseur, notamment en matière de politique étrangère. " Nous allons suivre la voie tracée par le sultan défunt ", a déclaré Haitham ben Tarek. Il s'est engagé à poursuivre une " politique étrangère basée sur la coexistence pacifique entre les nations [...] et sur la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres, dans le respect de la souveraineté des nations et de la coopération internationale ". Il a ajouté que son pays continuerait " comme sous le règne du sultan Qabous à favoriser des solutions pacifiques " aux crises régionales et mondiales.


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