Algérie

OLIVER STONE PARRAIN DU FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ENGAGÉ D'ALGER «A vous la liberté et la dignité, continuez!»



OLIVER STONE PARRAIN DU FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ENGAGÉ D'ALGER «A vous la liberté et la dignité, continuez!»
Oliver Stone, qui a présenté, samedi dernier à la cinémathèque son documentaire South of border, a été honoré par la ministre de la Culture qui a tenu à préciser que c'est d'abord un hommage rendu par les cinéastes algériens.
Bien que présenté comme un événement offert par les cinéastes algériens dédié à ce géant du cinéma américain, force est de constater que nos cinéastes ne se sont pas trop bousculés au portillon faute de communication. Ces derniers, pour la plupart, ont su l'information de bouche à oreille. C'est à 20h, à la cinémathèque algérienne qu'Oliver Stone, accompagné de la ministre de la Culture, son chef de cabinet, Zhira Yahi, et le président du Fdatic, Ahmed Bejaoui, fait son entrée triomphale, samedi dernier, sous des salves et applaudissements. Khalida Toumi tiendra à faire remarquer que cette soirée est un cadeau du monde du cinéma algérien à Oliver Stone comme un symbole fort en le considérant comme étant membre de cette famille du cinéma algérien, avant de lui remettre une sorte de diplôme accompagné d'un tableau représentant la clé du Tassili Najer et un burnous.
Pour joindre l'acte à la parole, Boualem Aïssaoui, président de l'Association nationale des producteurs audiovisuels est invité à prendre la parole à son tour, afin de rendre hommage à l'hôte de l'Algérie tout en saluant son riche parcours et surtout son «oeuvre parcourue par la recherche de vérité» tout en ayant avec l'Algérie des liens communs dans le sens du courage d'aborder l'Histoire. Et la ministre de la Culture de souligner: «Il honore les cinéastes car il est le cinéaste des causes justes!» Face à tout ces compliments élogieux, le père de Platoon, dira toute son émotion et son admiration devant le peuple algérien courageux qui a su reprendre son Histoire en main tout en nous incitant à poursuivre le chemin sur cette lancée.
«Continuez, à vous la liberté et la dignité!» a-t-il déclaré. Invité à présenter son documentaire South of the border sur la gauche latino-américaine, fondé sur des interviews notamment des présidents vénézuélien Hugo Chavez, brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et cubain Raul Castro, Oliver Stone, qui aime parler des personnalités fortes qui en font l'histoire, tels JFK, Fidel Casto, ne s'en est pas privé dans son dernier documentaire. South of the border (au sud de la frontière) est un documentaire politique sur la relation entre les Etats-Unis et l'Amérique Latine. La première partie est centrée sur le président controversé du Venezuela, Hugo Chavez, qui est un ennemi des Etats-Unis, au même titre que Fidel Castro (lui aussi interviewé par Oliver Stone dans El Commandente en 2002). Puis le sujet s'élargit à 6 autres présidents d'Amérique Latine: Argentine, Brésil, Bolivie, Equateur, Paraguay. Oliver Stone se met en scène dans son propre documentaire. Il atteste et signe. Il prend position largement pour Hugo Chavez qui affirme que ce sont le pétrole et l'argent qui animent les USA et si ces derniers veulent maintenir le Venezuela dans un état de pauvreté en taxant son président de dictateur, avec la complicité des médias, c'est pour le garder sous la solde du FMI.
Bien d'entourloupes politiciennes sont montrées du doigt dans ce documentaire où le réalisateur se plaît à jouer le jeu, entre esprit décontracté et pose sérieuse pour pousser les dirigeants à dire la vérité. Un film fort humainement aussi car dévoilant certaines situations cocasses rares vues à la télé concernant les présidents de l'Amérique Latine, dans le monde. Ces derniers sont filmés parfois en plan serré, dans un bureau, dans un avion ou bien jouant sur une bicyclette ou d'un instrument de musique comme c'est le cas d'Hugo Chavez, cet homme modeste et porche du peuple comme il est fait état ici.
Oliver Stone pose des questions, déstabilise parfois avec ses faux airs de naïveté mais interroge le politique avec abnégation tout en exprimant ses sentiments envers tel ou tel homme lorsqu'il éprouve réellement de la sympathie pour lui. Cet humaniste née, dira en préambule de la projection de son documentaire, que ces pays se sont battus et ont beaucoup de tragédie. Evoquer les USA et ces pays de l'Amérique Latine à travers cette rencontre des présidents du sud de l'Amérique ne pouvait que nous émouvoir en effet, tant la guerre pour le bien social, politique et économique est un droit pour tous les peuples de par le monde.

Oliver Stone et le cinéma algérien
«Je n'ai pas vu le film, Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, j'ai compris la guerre contre la France et j'ai soutenu ce film (en lice pour les oscars 2010 Ndlr) que maintenant je comprends beaucoup mieux», nous a confié Oliver Stone en aparté. A notre question de savoir s'il pouvait soutenir notre cinéma algérien ne serait-ce qu'en apportant des conseils aux jeunes cinéastes algériens ou une petite contribution en tant que grand professionnel, Oliver Stone avouera qu'il ne peut nous dire «ni oui ni non car je suis demandé par beaucoup de pays pour faire ça. Mais mon temps est limité, je suis très occupé pour l'instant à travailler sur un documentaire de dix heures sur l'histoire de mon pays. Si je peux et si Ahmed Bedjaoui reste en contact, on ne sait jamais, c'est possible que je puisse soutenir le cinéma algérien». Et de renchérir: «Il faut que le travail se fasse d'abord par votre gouvernement. Y a-t-il des écoles de cinéma chez vous?» nous a-t-il questionné. De quelle façon pourriez-vous apporter une aide? nous lui avons demandé. Et Oliver Stone de répondre: «Eh bien, revenir, parler et inspirer j'espère...»
En raison d'un emploi du temps chargé, le réalisateur américain ne sera pas présent, hélas! à la première édition du Festival international du cinéma d'Alger qui se tiendra du 29 novembre au 5 décembre à Alger et pour lequel il était invité. Le programme n'étant pas encore dévoilé, c'est une partie de sa filmographie qui sera présentée, croit-on savoir.


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