Algérie

Oléiculture à Béjaïa : Les huileries tournent à plein régime



Oléiculture à Béjaïa : Les huileries tournent à plein régime
C'est la bousculade ces jours-ci dans les huileries dans beaucoup de communes de Béjaïa. A Amizour, Sidi-Aïch, Tifra, El Flaye'les huileries travaillent quasiment jour et nuit. La saison des olives qui tire à sa fin dans certaines régions de la wilaya à l'exemple de Sidi-Aïch et de Tifra et qui vient tout juste de commencer dans d'autres, à l'exemple d'Akbou, crée un certain empressement chez beaucoup de paysans qui désirent à tout prix faire entrer dans leurs foyers le produit de leur récolte. « Je suis pressé de presser mes olives. Ma famille est en train de consommer les derniers litres de la récolte de l'année passée ; je ne voudrais surtout pas être contraint à acheter de l'huile d'olive » nous déclare un paysan rencontré dans une huilerie moderne à Sidi-Aïch. Qu'elles soient de type traditionnel ou de type moderne, les huileries, cette année, avec l'abondance de la récolte, travaillent d'arrache-pied pour satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante et impatiente.Les pressions qui s'exercent actuellement sur le prix du litre d'huile d'olive, considérée comme un produit de luxe, participent à la création de cette ambiance caractérisée par la hâte que l'on observe dans les huileries. En effet, le litre du cru de cette année varie, en fonction des régions, entre 350 et 500 dinars algériens, et la nouveauté cette année est que certains se sont mis à vendre de la margine, un produit dérivé de l'huile d'olive, chose qui n'a jamais effleuré auparavant l'esprit d'un paysan kabyle. « À cette allure, dans un avenir proche, on se mettra même à vendre les grignons d'olives » prédit un citoyen. Fait saillant aussi pour cette année, les huileries au niveau de la wilaya n'affichent pas le même coût de service. Si certains oléifacteurs pratiquent le tarif référentiel défendu par leur corporation au début du mois de novembre passé, fixé à 400 DA le quintal passé au pressoir, d'autres à l'exemple d'Otmane Ali, propriétaire d'une huilerie traditionnelle, pratiquent par contre le tarif plancher de 300 dinars par quintal. « Au tout début de la saison, je pensais appliquer le tarif référentiel ; finalement j'ai changé d'avis. Avec 300 dinars par quintal mes clients sont contents et moi je trouve mon compte » nous affirme-t-il. Il a été remarqué par ailleurs que les prestations de service des oléifacteurs se sont nettement améliorées et diversifiées.En plus de presser les olives, certains oléifacteurs assurent quotidiennement le transport pour des dizaines de paysans ayant des oliveraies possédant des accès carrossables. Ce qui a mis d'ailleurs en concurrence plusieurs oléifacteurs qui redoublent de prouesses pour gagner plus de clients. Ce qui désolent bon nombre d'oléiculteurs ayant terminé leur récolte, c'est le faible taux de rendement de litres d'huiles par quintal. « Avec des fruits aussi abondants, nous avons cru que nous aurons une bonne production d'huile, finalement on est déçu. J'ai eu 14 litres d'huile par quintal, c'est trop peu » nous déclare un oléiculteur de la commune de Tifra. Un oliéfacteur de Taddart Tamoqrant (Amizour) affirme, quant à lui, que le quintal d'olives, cette année, produit entre 16 et 19 litres. Cette variation est due, selon lui, à plusieurs facteurs. Il cite entre autres la qualité des olives, la période de la récolte et la manière dont on a récolté les fruits. Une chose est sûre et observable en tout cas, si toutes les huileries ne chôment pas ces jours-ci, très peu d'entres elles proposent de l'huile à la vente. On ne peut généralement s'en procurer que chez des particuliers.


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