Algérie

OFFICINES PHARMACEUTIQUES



Une implantation anarchique
L’Algérie compte une officine pour 3500 habitants...dans les grands centres urbains. C’est en effet «l’implantation anarchique des officines» qui a été dénoncée par les spécialistes, hier, lors de la conférence de presse animée au centre d’affaires El Kouds à Chéraga. La commercialisation du médicament ne répond plus aux critères de base de réglementation de la profession des officines. C’est l’anarchie la plus totale. Animant hier une conférence de presse, le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officines (Snapo), Fayçal Abad, a dénoncé à plusieurs reprises l’implantation mal régie des officines, menaçant ainsi, des milliers d’entre elles, de fermeture de leurs portes.Ce responsable a expliqué pourquoi le devenir de la profession est en danger.Selon lui, au début des années 1990, l’établissement de ces dernières a été conçu - et voulu - pour absorber le chômage qui régnait dans le secteur et répondre par là même aux besoins de la population en constante augmentation. Cependant, cette politique sociale a très vite viré au cauchemar puisqu’elle a pris la route inverse et conduit près de 30% d’entre elles à déclarer faillite. Et pour cause! Selon M.Abad, dans les années 1990, on comptait une pharmacie pour 5000 habitants, l’équivalent d’une commune, alors que maintenant, c’est une officine pour 3500.Ces chiffres semblent dérisoires, mais ils revêtent une importance capitale, lorsqu’on parle de chiffre d’affaires.En effet, quand un endroit se retrouve «envahi» par les officines, les rentrées d’argent de celles-ci se trouvent amoindries et s’ensuit logiquement la faillite.Le responsable a aussi noté que l’établissement de ces officines est plus marqué dans les grandes villes au détriment des zones enclavées.En effet, au lieu de favoriser et surtout de contribuer à développer les qualités de soins dans ces régions, c’est tout l’inverse qu’établit cet intervenant qui a indiqué qu’en l’espace de 6 mois, l’évolution des implantations d’officines a connu une avancée flagrante dans les grandes villes.En outre, les dernières corrections apportées au cahier des charges régissant la profession n’améliore pas la situation de ces dernières, bien au contraire.Ces mesures entreprises pour permettre la reprise du processus de privatisation semble avoir l’effet inverse. Aussi, pour pallier à ces inconvénients il est proposé une série d’amendements visant, entre autres, à l’élargissement des formes juridiques d’exploitation des officines pharmaceutiques, qui aboutira, selon les spécialistes, au regroupement de pharmacies - lorsque les conditions locales le requièrent, cela, quelle que soit la taille de la commune considérée - et à la création de chaînes de pharmacies et de groupes pharmaceutiques. Avec ces nouvelles mesures, n’importe qui pourra acheter des officines, pourvu qu’il possédât l’argent nécessaire, ouvrant de fait la porte aux grandes industries pharmaceutiques.C’est donc un nouveau déchirement que vivent les pharmaciens qui voient leur devenir de plus en plus incertain.Les syndicalistes et spécialistes se sont réunis hier, pour tirer les choses au clair et alerter les autorités concernées, appelant à plus de rigueur dans la gérance de ce secteur.


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