Algérie

Officines



Entre pléthore et... trafic La santé publique qui peine encore à retrouver ses repères. Malgré le boom qui caractérise le marché du médicament, les besoins des Constantinois ne sont pas toujours satisfaits à cause des ruptures fréquentes. Un phénomène dû aux mécanismes pas toujours efficaces du marché et qui dépasse la volonté du simple détaillant, votre pharmacien. Elles sont pourtant près de 270 officines à couvrir le territoire de la wilaya. Un chiffre pléthorique à l?image de la situation nationale qui a nécessité un numerus clausus imposé en 2002 par le ministère de la santé pour interrompre la délivrance d?agréments aux pharmaciens. Grâce à ce nombre important, le problème de couverture ne se pose pas y compris dans les localités lointaines. Ce qui affecte aujourd?hui les Constantinois, notamment les petites bourses, c?est bien la hausse vertigineuse du prix des médicaments devenus un produit de luxe pour beaucoup. En l?espace des trois dernières années, ces prix ont grimpé de 28%. Quand on sait que plus de 30% de la population de la wilaya est touchée par le chômage et privé par conséquent de la couverture sociale, il est facile de déduire que le médicament est devenu inaccessible pour des pans entiers de cette population. Le nouveau système appelé tiers payant, installé depuis près de deux années, a permis toutefois de soulager un tant soit peu les gens. Les quelques difficultés qui ont apparu avec ce système tendent à s?estamper après l?accord conclu entre la CNAS et le syndicat des pharmaciens. Le seul problème qui persiste est celui de la domiciliation des malades qui concerne tout le territoire national. Par ailleurs, « la libération des prix a engendré un problème épineux pour les pharmaciens d?officines en ce qui concerne les marges de bénéfices », nous affirme M. Henni, président local du Snapo. En effet, les marges réglementées par l?Etat n?ont pas changé d?un iota alors que les prix pratiqués par les grossistes ont augmenté considérablement ces dernières années, ce qui implique que le détaillant supporte à lui seul la diminution des bénéfices. Une diminution qui a conduit plusieurs pharmaciens à fermer boutique à Constantine. Le sujet qui fâche et qui demeure un tabou au sein de la corporation à Constantine est sans doute celui du trafic de psychotropes.


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