«La restauration des œuvres d'art, est une technique acquise au fil du temps, mais aussi et surtout une passion».
C'est ce qu'a indiqué Mlle Hayet Touaïbia, chef de service conservation et restauration au Musée national des Beaux-Arts d'Alger. Portant une blouse blanche, entourée de tables jonchées de flacons contenant divers produits tels que de l'huile de lin, des acides, de l'essence térébenthine ainsi qu'un certains nombres d'œuvres d'art, en attente de retrouver une «deuxième jeunesse» ou simplement la «santé», cette «passionnée» de la restauration s'affaire, dans son atelier, tout en caressant du regard un tableau portant les traces «inévitables» du temps.
A l'aide d'un pinceau spécial, aux poils très doux pour ne pas rayer les supports artistiques, Hayet s'active à enlever avec beaucoup de délicatesse et de précision les poussières ayant, au fil du temps, «affecté» le tableau, et constituant avec l'humidité l'une des causes d'altération des œuvres d'art. «Ce n'est pas une opération de restauration, mais juste des travaux de conservation préventive. Cette intervention a pour but d'ôter les causes d'altération et de prévenir certaines dégradations» , a expliqué cette archéologue, ajoutant : «Nous faisons beaucoup plus de conservation que de restauration, car nous ne disposons pas de la formation qu'il faut.» «La formation d'un restaurateur est très longue et actuellement aucune école en Algérie ne forme dans ce domaine», a affirmé Mlle Touaïbia confiant que pour «être restaurateur, il faut être titulaire d'une maîtrise des techniques de l'art puis suivre un cursus spécialisé». «L'opération de restauration est une mission très délicate nécessitant à la fois des connaissances techniques et scientifiques, un savoir-faire et une grande rigueur», a confirmé, pour sa part, Mme Dalila Mohamed-Orfali, conservatrice et directrice du Musée national des Beaux-Arts. «On ne peut pas mettre entre les mains de personnes non expertes des pièces du patrimoine», a souligné la responsable du musée qui a, par ailleurs, «déploré» qu'il n'y ait pas de «véritables» restaurateurs en Algérie. «La restauration des œuvres d'art, cette opération d'une grande délicatesse, constitue actuellement l'une des grandes priorités du Musée national des Beaux-Arts d'Alger», a indiqué, par ailleurs, la directrice de cette institution ajoutant qu'il est prévu, une fois les travaux de restauration du bâtiment terminés, de consacrer un espace «qui soit dans les normes» pour la mise en place d'un laboratoire. La restauration des pièces de collection est aussi l'une des préoccupations du Musée national des arts et traditions populaires (Mnatp qui vient de procéder à la conservation préventive de douze miniatures réalisées entre les années 1939-1949 et portant les signatures de Cherifa Haminoumna, Omar Racim, Mohamed Kachkoul, Boutaleb et M'rizek Hanini.
Posté Le : 14/08/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : R. C. / APS
Source : www.infosoir.com