Algérie

Octobre, novembre, décembre'



Octobre, novembre, décembre'
Devant les fulgurantes mutations du monde, l'apparition chaque semaine d'une invention scientifique ou technologique, les grandes démocraties, toutes tendances politiques confondues, cherchent des solutions rapidement, établissent des consensus internes, même a minima. Le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, qu'on désigne communément par l'acronyme BRICS, sont désormais regardés par les anciens empires avec respect et souvent avec obséquiosité. Demain, ce sera peut-être une autre cartographie économique qui sera dessinée, avec peut- être de divines surprises. Le monde musulman, en majorité, est sur une autre planète. Des musulmans tuent chaque jour des musulmans. Au nom de l'ethnie, de l'Islam, du clan, de la famille ou de la tribu. Avec pugnacité, les régimes dits musulmans tournent le dos à la modernité, à la paix, à la tolérance, au développement le plus équitable possible. Pour des résultats génocidaires, désastreux, que le monde observe tous les jours dans tous les JT de la planète, avec mépris. L'Algérie, dans une économie internationalisée, dans une mondialisation, qui, in fine, laminera les spécificités, les fondements originels, les langues devenues locales pour leur faiblesse scientifique face aux autres, est à la croisée des chemins. A l'évidence, elle voit dans le bruit et la fureur, la fin d'un cycle, celui de toutes les légitimités non fondées sur le libre choix populaire. Le champ économique en ce mois est atomisé par une pluralité de discours qui font cohabiter une vision étatiste, des tendances libérales, un relent de socialisme qui ne veut que l'entreprise publique, le bazar, l'informel dominant, la fraude fiscale, un code des marchés qui paralyse même les entreprises publiques, la confusion pour les IDE' Au moment où le G20 se penche sur l'avenir économique et financier dans l'intérêt bien compris des puissants, l'APN a joué un vaudeville surréaliste autour de la femme (si bien chantée), le cumul des fonctions et le FLN s'oppose à son président d'honneur. Le pèlerinage, facultatif, à La Mecque ressemble dans sa préparation et ses polémiques à une réunion du Conseil de sécurité des Etats-Unis avant de déclarer sur le terrain la guerre au Vietnam, à Saddam Hussein, à Cuba de la Baie des cochons' Et la jeunesse dans tout cela ' La mémoire, les rites et rituels qui scandent l'épopée nationale ont disparu. Peut-on imaginer que les mois d'octobre, novembre et décembre soient d'illustres inconnus pour l'immense majorité des jeunes Algériens ' Oui. A part des «machins» à huis clos entre des «familles», sans fête, sans le sens du grandiose, ces dates fondatrices d'une identité dissolue dans le salafisme sont fêtées, les «redressements», la «friperie» par des élites, des associations, des historiens, des artistes, des écrivains' français. Merci à eux de commémorer avec faste, courage et talent dans une France dirigée par une droite xénophobe et raciste, des dates, des lieux perdus sans état d'âme par «les familles» et la classe politique algériennes. Ce qu'ont produit l'intelligentsia française, les artistes algériens à l'étranger, uniquement pour 2011 sur Octobre à Paris, l'administration algérienne ne l'a pas fait en 20 ans. Octobre, novembre, décembre sont devenus français exclusivement dans la recherche, le cinéma, la littérature, les colloques et pétitions'Octobre, novembre, décembre, et plus tard viendra juillet 2012, octobre, novembre et décembre' Les commémorations, les plaques gravées dans le marbre, les initiatives pro lutte algérienne sont venues de la gauche en France. Et dire que beaucoup d'acteurs politiques nationaux aiment la droite. Cherchez l'erreur, ou l'argent ! Et pour enfoncer le clou, le Sénat français qui a basculé à gauche, dépose un projet de loi pour la reconnaissance du 17 Octobre 1961. La boucle est bouclée1. La jeunesse et la société algériennes se trouvent dépossédées des pages glorieuses.
A. B.
(1) Voir l'article de Merzak Menaceur in la Tribune du 18 octobre 2011.
N. B. : le très bon passage consacré à «Octobre à Paris» sur le Grand Journal de Canal+ du 21 octobre dernier est une honte pour ceux qui regardent passer les trains de la création audiovisuelle et cinématographique.


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