Algérie

Octobre 1988, que reste-t-il des belles promesses '



Octobre 1988, que reste-t-il des belles promesses '
Vingt-sept années se sont écoulées depuis le soulèvement d'Octobre, mais comme l'Histoire, surtout lorsqu'elle n'est pas révélée dans tous ses contours, est un éternel recommencement, les grandes questions sur le devenir du pays restent posées dans toute leur splendeur.Comme à l'époque, lorsque la capitale et plusieurs autres villes du pays s'embrasaient avec leurs lots de victimes, presque tout va de travers dans une Algérie qui n'en finit pas de se chercher, qui peine à se doter d'un projet de société, comme espéré par les générations ayant fait Octobre 1988 et celles d'avant, celles qui l'ont libérée il y a plus d'un demi-siècle. «Notre printemps, on l'a fait en octobre 1988», se plaisaient à rétorquer fièrement plus d'un parmi les tenants du pouvoir et les hommes et femmes de leur giron lorsque, il y a à peine quelques années, se faisait sérieuse la crainte de voir les prolongements du Printemps arabe atteindre l'Algérie. Peut-être, notre printemps on l'a eu en 1988, mais que reste-t-il de ses belles promesses ' Vingt-sept ans plus tard, de l'idéal démocratique, au regard des faits et des complaintes quotidiennes des animateurs de la vie politique ou ce qui y ressemble, les Algériens n'en ont vu que des contours. Il suffit, par exemple, de voir comment sont perçus chez le commun des Algériens les travaux et les débats lors des sessions de l'APN et, par ricochet, pour voir de quelle aura jouit aujourd'hui le député chez le citoyen, pour comprendre toute l'étendue du monde qui sépare les gouvernants des gouvernés.Depuis vingt-sept ans, au fil des années qui s'écoulent, l'Algérien se découvre, au gré des bouleversements intervenant au sein même de l'ordre établi, des raisons, et de bonnes, pour se détourner de la chose politique tellement le lot de promesses qu'on lui miroitait avec l'ouverture démocratique s'est réduit comme une peau de chagrin, au point où des centaines d'Algériens préfèrent jouer leur vie sur une embarcation de fortune pour une improbable terre promise, ceux-là mêmes que les «décideurs» préfèrent pénaliser par voie judiciaire que de leur donner de nouvelles raisons d'espérer des lendemains meilleurs. Comme pour illustrer le terrible décalage entre les uns et les autres.Plus que toute autre conjoncture, parmi les plus pénibles que l'Algérie aura eu à endurer, celle d'aujourd'hui rassemble quelques-unes parmi les plus troublantes similitudes avec la situation qui prévalait avant le 5 Octobre d'il y a vingt-sept ans. Un mal-être généralisé et qui ne fait que s'accentuer avec les premiers effets induits par la crise financière qui, en quelques traits, ressemble à la terrible passe traversée à la fin de la décennie 1980 et au début des années 1990.Des similitudes qui ne rassurent évidemment en rien le dernier des Algériens, bien au contraire !En effet, quand on ajoute au scénario qui se joue sous nos yeux le sort réservé au premier préposé à la lutte anti-terroriste, le général Hassan, son ex-patron, le général Toufik, et le tout dernier en date, le général Benhadid, l'Algérien a de quoi frissonner ou tout au moins ne pas se sentir pousser des ailes et se délecter de cet optimisme que prêche le premier responsable de l'exécutif, Abdelmalek Sellal, lui qui n'apprécie pas tellement que des voix viennent faire état de la difficile passe que traverse le pays au point où la lutte pour sa survie fait oublier désormais au commun de nos concitoyens toutes les promesses nées de la révolution d'Octobre.




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