Algérie

Occuper le ciel pour protéger les populations



Cependant,  elle concerne généralement les appareils militaires. Dans cette logique, les avions, qui voulent décoller depuis le territoire concerné, doivent demander l’autorisation au pays ou au groupe de pays ayant mis en place cette zone. Sans cette autorisation, ils sont considérés comme des avions ennemis et peuvent être abattus. L’objectif quant à la création d’une telle zone est d’empêcher qu’un pays ne bombarde sa propre population ou de faire respecter un embargo. Le rédacteur en chef adjoint de la revue américaine Foreign Policy, Joshua Keating, la définit comme «un compromis dans des situations où la communauté internationale exige l’arrêt des violences sans pouvoir justifier politiquement une véritable intervention militaire». La zone d’exclusion aérienne est une tactique récente. Elle est déjà  appliquée en Irak en1991-1992, avec une zone d’exclusion aérienne au nord et l’autre au sud du pays. Puis en Bosnie en1993. Une telle option peut intervenir dans le seul cadre de l’OTAN. Pour l’Irak, la création d’une zone au nord du pays n’a  pas fait l’objet d’une résolution de l’ONU. Cela dit,  l’établissement de ces zones est autorisé par l’article 42 du chapitre Vll de la charte des Nations unies.
L’article en question stipule que «si le Conseil de sécurité estime que les mesures prévues à l’article 41 sont inadéquates ou qu’elles se sont révélées telles, il peut entreprendre, au moyen de forces aériennes, navales ou terrestres, toute action qu’il juge nécessaire au maintien ou au rétablissement de la paix et de la sécurité internationales. Cette action peut comprendre des démonstrations, des mesures de blocus et d’autres opérations exécutées par des forces aériennes, navales ou terrestres de membres des Nations unies». Quant à l’article 41, il indique que «le Conseil de sécurité peut décider quelles mesures n’impliquant pas l’emploi de la force armée doivent être prises pour donner effet à ses décisions et peut inviter les membres des Nations unies à appliquer ces mesures. Celles-ci peuvent comprendre l’interruption complète ou partielle des relations économiques et des communications ferroviaires, maritimes, aériennes, postales, télégraphiques, radioélectriques et des autres moyens de communication, ainsi que la rupture des relations diplomatiques». Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France se sont appuyés sur une résolution du Conseil de sécurité d’avril 1991, laquelle exige de l’Irak de mettre fin à «la répression des populations civiles irakiennes».Et cela, pour instaurer en août 1992 une zone d’exclusion aérienne au sud de ce pays. En Bosnie, la zone d’exclusion aérienne est mise en place avec le feu vert du Conseil de sécurité de l’ONU. 


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