Algérie

Occupation anarchique de la voie publique à l’Avenue Abou Darham (El-Makkari)



Les revendeurs automobiles font la loi Le marché des voitures d’occasion qui s’est incrusté au cœur d’El-Makkari (ex-Saint Eugène) semble s’installer durablement au niveau de l’avenue Abou Darham à El-Makkari et sans que personne n’ose lever le petit doigt. Un marché illégal mais aussi un système bien rôdé qui ne favorise ni la quiétude des riverains, ni le business des commerces patentés des alentours encore moins les affaires de la commune d’Oran, s’il ne la prive pas d’importantes entrées fiscales. A mi-chemin entre Haï Chouhada «ex-Les Castors) et l’hippodrome, l’avenue Abou Darham a perdu son caractère résidentiel pour se transformer aujourd’hui en un véritable point noir. «Un point noir», comme le déplore, un habitant de la rue Khélifa Benallal (ex-rue Fernand Forest), en colère contre ces revendeurs de voitures et autres courtiers qui continuent de dicter leur loi sur cette place ainsi qu’à d’autres endroits de cette artère. «Une place, ajoute t-il, où il est difficile aux automobilistes de se frayer un passage». Son voisin, commerçant de son état va jusqu’à pester contre ce qu’il appelle les nouveaux «colons» qui se sont accaparé la voie publique et qui menacent toutes les activités commerciales. En toute impunité, fit-il remarquer: «Vous avez cette avenue, des deux côtés de la chaussée, le long des trottoirs, une bonne partie de la rue Khélifa Benallal et jusqu’à l’hippodrome, qui sont occupés matin et soir par des voitures à vendre. Les honnêtes gens, ceux qui paient leurs impôts ne peuvent plus travailler ainsi. Pas même le simple commerçant d’alimentation générale. Regardez de vous même, tout est obstrué. Le moindre espace est accaparé par ces affairistes qui se lèvent tôt et qui ont transformé nos rues en parkings et marchés. Ce sont eux qui font la loi! J’ai perdu tous mes clients car ils ne trouvent même pas où garer. Sans parler des désagréments causés par ces courtiers qui font la ronde». Les propos d’un membre du comité de quartier, sont encore plus acerbes et plus tranchants, pour avoir, dit-il, déposé plusieurs plaintes, sans suite. «Où est la République Algérienne démocratique et populaire? La Respublica?», s’interroge ce riverain qui se demande pourquoi la commune d’Oran en tant que puissant démembrement de l’Etat ne fait rien pour trouver une solution de rechange à ce désordre. Un imbroglio qui dure depuis une décennie au moins. «Peut-on continuellement gérer un pays avec des slogans? C’est que l’Etat ne gagne rien en contrepartie et tout l’argent récolté via ces réseaux de ventes de voiture, le plus souvent incontrôlées, va tout droit, dans les poches des courtiers et autres revendeurs», s’exclame t-il. Contacté à ce sujet, le délégué du secteur urbain d’El Makkari, Mohamed Hachemi, avoue avoir été destinataire de plusieurs plaintes et doléances des riverains de cette avenue et de représentants du quartier sur cette situation insupportable qui s’est imposée à la longue dans cet endroit. «Un endroit, dit-il, qui porte malheureusement préjudice à la quiétude des citoyens, à commencer par ces voitures qui sont garées toute la journée et qui gênent énormément la circulation automobile». «Concrètement aucune mesure n’a été prise, mises à part quelques opérations surprises des services de police pour évacuer la voie publique. Néanmoins, la solution idoine serait de projeter, une fois pour toutes, la réalisation d’un marché de voitures d’occasion, en dehors de la ville d’Oran. On ne doit pas se voiler la face». La balle est désormais dans le camp des responsables, du moins ceux qui disposent d’une marge de manœuvre importante pour décider d’éradiquer ce genre de pratiques informelles qui a proliféré durant la décennie rouge. Un commerce qui favorise malheureusement le blanchiment d’argent, outre les dégâts qu’il occasionne à notre fragile économie. Safi Z.


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