Malgré les appels incessants depuis plusieurs années, les familles
d'enseignants occupant un ancien séminaire en ruine attendent toujours la
«fameuse» commission de daïra chargée du relogement. Pourtant, constat à
l'appui, la bâtisse datant de 1862 menace de s'effondrer à tout moment. Plus
d'une quarantaine d'années après l'indépendance, des enseignants, souvent avec
trois à quatre enfants à charge, continuent de vivre dans une seule pièce,
partageant un couloir et des sanitaires avec plus d'une vingtaine d'autres
familles dans ce qui, au départ, n'était qu'un centre de transit. Il s'agit, en
fait, d'un ancien séminaire pour la formation des curés, composé de cellules
individuelles. Ils sont aujourd'hui 27 familles à occuper le site au niveau du
42, rue des Frères Hadjal dans le quartier d'Eckmühl. La bâtisse menaçant ruine
a été construite sur deux étages, mitoyenne à l'école Chaïbi Boumediene. Conçue
pour abriter des curés, la bâtisse s'est transformée au fil du temps en un
centre de transit où sont recasées des familles d'enseignants ou de
travailleurs du secteur de l‘éducation et ce, depuis plus d'une vingtaine
d'années. Ces familles, qui attendent d'être transférées vers des logements
décents, viennent de lancer un énième cri de détresse en direction du wali
d'Oran pour les intégrer dans la liste des familles à reloger dans le cadre de
la résorption de l'habitat précaire.
Selon le représentant des
familles, M. Toumi, qui s'est déplacé hier au siège de notre rédaction, malgré
la menace, la commission technique qui est passée dans le quartier n'a pas
daigné faire un constat des lieux. Sur place, le constat est effectivement
alarmant et la bâtisse risque de s'effondrer à tout moment. Les craintes des
locataires de se retrouver un matin sous les décombres sont totalement
légitimes. Pratiquement, tous les murs à l'intérieur ainsi que les murs
porteurs sont lézardés et les fissures apparentes laissent craindre le pire.
Selon les représentants des familles, les différents constats établis par les
services concernés insistent sur la nécessité d'évacuer l'immeuble car il y a
danger d'effondrement.
« L'immeuble est déclaré menaçant ruine depuis 1990, mais jusqu'à présent
personne n'a daigné prendre la décision de nous reloger. En 2002, des
responsables de la daïra nous ont promis des logements décents, on nous a même
demandé de préparer nos bagages, malheureusement rien n'a été fait », affirme
notre interlocuteur, qui signale que plus d'une centaine de requêtes ont été
adressées aux services et autorités concernés. Aujourd'hui, outre la crainte d'un
effondrement qui pourrait survenir à tout moment, ces familles doivent faire
face à d'autres problèmes liés à la salubrité, au débordement des eaux usées, à
la prolifération des rongeurs et des moustiques, entre autres, vecteurs de
maladies qui affectent bon nombre d'enfants et de personnes âgées. Contacté à
leur propos, un membre de la commission de daïra chargée du relogement a
indiqué que la commission n'intervient que sur la base d'un rapport établi par
le secteur urbain qui fait état de l'imminence d'un effondrement et de la nécessité
de reloger les familles. Sur ce point précis, les représentants des familles
assurent que les responsables du secteur urbain El Badr ont rédigé un rapport
avec un listing des familles qui a été adressé dernièrement à la daïra. «Je
tiens à préciser qu'il n'y a aucun problème lié à la nature juridique de la
bâtisse, puisque les PV en notre possession stipulent clairement que
l'habitation appartient à l'Etat», assure la même source.
Entre les dires et les
affirmations des uns et des autres, les 27 familles continuent de vivre un
éternel calvaire avec la crainte de se retrouver un matin sous les décombres.
«A ce moment-là, ce sera trop tard», concluent les représentants des familles.
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Posté Le : 03/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel B
Source : www.lequotidien-oran.com