Algérie

Occidentalité et Modernité planétaire



Occidentalité et Modernité planétaire 2ème partie Tout comme il y a lieu de se garder, en conséquence, de vite assimiler les valeurs authentiques de la modernité à celles des pouvoirs coloniaux, néo-coloniaux et autres oppresseurs, qui se sont certes appuyés sur ses formidables atouts propulseurs, d’hégémonisme technologique et scientifique mais qui n’ont, dans le fond, absolument rien à voir avec les valeurs démocratiques libertaires et humaines, héritières des Lumières universelles et des Révolutions de 1789 et 1848, accentuant l’héritage de l’esprit rationnel et libertaire de l’époque de la Renaissance européenne et les valeurs humaines pour lesquelles d’illustres hommes d’arts et de lettres, de sciences et de philosophies, théologiens réformateurs et autres gens du savoir de tous les temps et de toutes les contrées du monde, ont sacrifié leur vie.A ce propos, et à l’adresse des réticents vis-à-vis de la modernité et les apports de la culture occidentale en général , il convient de ne pas oublier «que l’un des facteurs essentiels de la Renaissance en Europe a été la découverte de l’héritage grec et que cette découverte s’est faite grâce aux Arabo-Musulmans et Maghrébins qui avaient traduit et enrichi la philosophie et les sciences helléniques» (Averroès et l’apport de la rationalité, Hunain le traducteur d’Hippocrate et Avicenne dans le domaine de la médecine, Khawarizmi, Djaber, dans le domaine des mathématiques et l’algèbre, Ibn El Haithem dit «El Hazen», dans celui de l’astronomie et l’optique ( Traité sur la chambre noire), ou encore les berbères algériens de l’antiquité comme Saint Augustin et l’impulsion des réformes religieuses Luthériennes, Apulée de Madaure et la fondation du roman etc. Bien entendu, ces savoirs multiples ne pouvaient s’épanouir dans ces zones arabo-musulmanes en déclin du XIIe siècle, suite à «un dépérissement graduel d’une sorte d’amnésie... mais plus grave encore, de l’improductivité soudaine de l’esprit d’invention, de l’oubli manifeste d’une longue discipline de travail, de méthodes de recherche et d’acquisition du savoir, toute chose pourtant familière dans le passé récent» (dixit Mostefa Lacheraf in Ecrits didactiques sur la culture, l’histoire et la société, Editions ENAP , Alger 1988) ; c’est le «Roukoud» (la décadence) dont partagent la responsabilité historique les monarques oppresseurs, les dictateurs et leurs polices de la pensée, les théologiens extrémistes et fossoyeurs de l’Idjtihad musulman, et entre autres les dangereuses contradictions et misères socio-culturelles engendrées et qui ont entraîné la paralysie de l’esprit de recherche scientifique et d’innovation culturo-artistique, faisant ainsi le jeu des autres forces de destruction et d’aliénation portées de l’extérieur: chute de Baghdad , capitale culturelle et scientifique de l’Islam en 1258 suite à la razzia mongole, les coups de boutoir portés au Proche-Orient par les invasions successives des Croisés, des Tartares et des sbires de l’empire ottoman et également au Maghreb, qui vit défiler depuis le XVIe siècle les invasions coloniales , espagnole, turque, française, italienne... même cas de figure en Andalousie où les égarements des consciences contribua au dépérissement des savoirs et à l’autodafé des œuvres d’un maître à penser comme Ibn Rochd (Averroès) ,pour ne citer que lui, favorisant ainsi l’accaparement aisé d’autrui de leurs potentialités négligées et savoirs, patrimoines et gens d’art, de lettres et de culture, méprisés et poussés à l’exil intérieur ou extérieur. Mohamed Ghriss


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