Algérie

Observatoire méditerranéen de l'énergie Les conditions de la sécurité d'approvisionnement



Il n'est pas difficile de constater qu'entre compagnies du secteur del'énergie, le consensus n'est pas difficile à trouver entre la nécessitéd'assurer la sécurité d'approvisionnement des pays consommateurs et la sécuritédes débouchés pour les pays producteurs. Reste que dans le domaine politiqueles choses ne semblent pas encore acquises. Les représentants des 33 sociétésénergétiques membres (dont Sonatrach et Sonelgaz) de l'Observatoireméditerranéen de l'énergie (OME) étaient réunis, jeudi à l'hôtel Sheratond'Alger, pour débattre de la « sécurité d'approvisionnement versus sécurité de marché: une interdépendance recherchée et acceptée », titre de l'intervention trèsappréciée du directeur général de l'OME, Mustapha Faïd. Les intervenants ontété unanimes à considérer que la sécurité de l'approvisionnement des paysconsommateurs (en gaz naturel surtout) passe nécessairement par des contrats àlong terme et des investissements pour accroître la capacité de production despays exportateurs. « Sans investissements suffisantset anticipés, sans projections à long terme, la sécurité gazière peut êtremenacée », affirme le DG de l'Organisation qui explique que cette «préoccupation » est aussi celle des pays producteurs qui, rappelle-t-il, « ontdéployé des efforts considérables pour permettre à l'Europe de continuer àconsommer toujours plus » et qui, d'un autre côté, sont dépendants « plus quejamais des exportations de gaz naturel à des conditions jugées de moins enmoins équilibrées ». La position des uns (pays consommateurs) et des autres(producteurs) dépendra certainement de la prévision que chacun se fait dumarché du gaz (offre et demande) dans les deux prochaines décennies. Selon M.Faïd, les besoins de l'UE d'importation de gaz naturel d'ici 2030 (compte tenuégalement de la baisse de sa production interne) varient de 480 à 600 mmc contre300 mmc en 2005. Ainsi, le taux de dépendance de l'UE vis-à-vis desimportations gazières devrait passer de 57 % en 2005 à près de 90 % en 2030(jusqu'à 93 % selon un représentant de CEPSA). A cette augmentation de lademande européenne, doit correspondre une hausse des investissements qu'il vafalloir réaliser à temps, estime l'orateur. Pour cela, il faut des contrats àlong terme pour rassurer les pays producteurs sur la rentabilité sur lesinvestissements qu'ils devront effectuer. Pour le PDG de Gaz de France (GDF),Jean-François Cirelli, le sentiment d'insécurité « a beaucoup progressé » cesdernières années, « ce qui n'est pas rassurant pour les investissements ». M.Cirelli a appelé à la nécessité de « stabiliser les règles du jeu » et à «maintenir les contrats à long terme » qui doivent, selon lui, « rester lapierre angulaire » entre consommateurs et exportateurs. Le PDG de GDF aégalement plaidé pour la « réduction des interférences politiques dans ledomaine de la régulation » notamment en matière de prix. A propos de MEDGAZ,l'intervenant a également émis le souhait de voir les « incertitudes » quil'entourent « trouver rapidement une solution » et que le projet « ne soit pasl'otage de considérations qui lui sont totalement étrangères », a-t-il conclu. Mohamed Meziane, PDG deSonatrach, a également appelé à « cesser la confrontation » entre consommateurset producteurs souhaitant voir des « approches consensuelles ».  Allusion à la décision de laCommission espagnole de régulation de l'énergie (CNE), Meziane a qualifié d'«inacceptable» le « protectionnisme envers les producteurs dans un marchéréputé ouvert ». Le PDG de Sonatrach a réitéré la « détermination » algériennede « défendre l'ouverture du marché » et a rappelé « la concordance des pointsde vue des entreprises du secteur ». Le même discours en faveur du maintien descontrats à long terme, de la mise en place de règles du jeu claires dans lemarché gazier, du respect des règles de la concurrence et de compétition, et dela nécessité d'établir un climat de confiance, a été lancé jeudi par lesreprésentants de Total, de Suez, de CEPSA et d'ENEL. Un consensus entre lescompagnies énergétiques de la méditerranée qui devrait, en principe, êtretrouvé par les politiques.


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