Algérie

Obsèques grandioses pour l'opposant tunisien



Des milliers de Tunisiens ont assisté aux obsèques de Mohamed Brahmi, l'opposant et député tunisien assassiné devant son domicile. Tout au long du cortège funèbre, plus de 20 000 Tunisiens ont scandé des slogans hostiles au pouvoir islamiste et au parti d'Ennahda, dont son leader Rached El Ghannouchi.Les obsèques de Mohamed Brahmi auraient pu être ensanglantées. La veille, c'est un manifestant qui a été tué à Sfax à la suite d'un tir d'une grenade lacrymogène, tirée à bout portant, par les policiers, selon des témoins. Tôt le matin d'hier, c'est une bombe placée dans une voiture de police qui a explosé mais sans faire de victimes, a-t-on appris. Selon des témoins, la déflagration s'est produite près d'un commissariat de police dans le quartier résidentiel de La Goulette. Des sources policières indiquent que la bombe a été actionnée à distance certainement à l'aide d'un téléphone portable. Comme nous l'avons annoncé dans notre précédente édition, la famille du défunt a refusé la participation aux obsèques des membres du gouvernement. Ce sont les militaires qui ont organisé les cérémonies d'enterrement. D'importantes forces de police et des militaires avaient été déployées entre le domicile de Mohamed Brahmi et le cimetière, alors que des hélicoptères de l'armée survolaient l'itinéraire. Dans le cortège, autour de la veuve du député assassiné et de son fils, marchaient de nombreuses personnalités politiques. Au moment où le défunt est mis sous terre, des milliers de Tunisiens ont commencé à chanter l'hymne national tout en répétant des slogans anti Ennahda et anti islamiste. «Le peuple veut la chute du régime. Nous demandons à l'armée d'intervenir pour sauver le pays. Avec notre âme et notre sang nous te vengerons oh martyr! Ghannouchi assassin.» Nous avons donné ici les slogans des citoyens qui ont accompagné Mohamed Brahmi à sa dernière demeure. Après l'enterrement, des centaines de manifestants se sont dirigées devant le Parlement, contraignant les forces de l'ordre à utiliser les gaz lacrymogènes pour disperser la foule. «Nous allons organiser un sit-in jusqu'au départ du gouvernement et du Parlement», ont annoncé plusieurs manifestants. Après la rupture du jeune, des manifestations sont prévues devant le ministère de l'Intérieur et devant le Parlement, ont indiqué des parlementaires. Du côté politique, 42 députés de l'opposition ont décidé de se retirer de l'ANC, demandant la dissolution du Parlement et du gouvernement. Les députés appartiennent à l'Union pour la Tunisie qui fédère des formations autour de Niddaa Tounes, à l'Alliance démocratique et au Front populaire, qui rassemblent une dizaine de formations nationalistes d'extrême gauche, dont celle de l'opposant Mohamed Brahmi. Cet état de fait n'influera pas sur l'Assemblée constituante car les deux tiers des 217 députés continueront d'y sièger, selon un député de l'Alliance. La presse tunisienne parle également d'un scénario à l'égyptienne affirmant que la Tunisie est menacée de manifestations massives. Même si le gouvernement tombe et des élections seront organisées, ni la Tunisie et ni l'Egypte ne retrouveront la paix. N'importe quelle élection qui sera organisée dans le futur que ce soit en Tunisie, Egypte ou dans un autre pays arabo-musulman profiterait à 100% aux islamistes. Ce n'est pas par leur programme ambitieux que les lecteurs choisiront les candidats ou les partis islamistes. D'ailleurs, les mouvements islamistes ne possèdent aucun programme politique. Les peuples de ces pays qui sont à 90% des musulmans, opteront systématiquement pour le parti qui représente l'Islam à savoir les mouvements qui instrumentalisent la religion pour arriver au pouvoir.


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