Algérie

Objectif voilé



Plus que jamais, la position de l'Algérie dans le conflit libyen fait jaser. La diplomatie algérienne qui n'avait jamais affiché son penchant pour une quelconque partie en Libye, promouvant un discours stable qui favorise la réunification des rangs entre les Libyens, qui doivent prendre entre leurs mains le sort de leur pays, est montrée comme ayant dévié de ce principe en soutenant ces derniers jours le gouvernement du Premier ministre Abdelhamid Dbeibah, aux dépens d'un autre gouvernement qui se cherche une légitimité internationale, mené en parallèle par Fathi Bachagha, nommé Premier ministre, en février dernier, par le Parlement de Tobrouk. Les premières critiques n'ont pas tardé à se faire jour, quand le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, le 22 février à Doha (Qatar), en marge du 6e Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), le chef du gouvernement d'Unité nationale de Libye, M. Abdelhamid Dbeibah, soit 12 jours après la désignation du Premier ministre Fathi Bachagha.Une seconde fois, les critiques sont un peu plus virulentes dans le sillage de l'accueil du Premier ministre Abdelhamid Dbeibah par le président Tebboune, lors de sa visite en Algérie, le 18 avril dernier. C'est cette dernière visite, ainsi que les déclarations du président Tebboune lors de sa dernière rencontre avec la presse, samedi 23 avril, qui ont clairement indiqué que l'Algérie s'alignait sur la position internationale concernant ce dossier, et que le changement du gouvernement ou autres doit être le fait d'une Assemblée élue démocratiquement par le peuple libyen, qui semble focaliser les critiques en question. Il n'en fallait pas plus, en effet, pour lancer les critiques contre l'Algérie, par les soutiens du gouvernement parallèle de Fathi Bachagha, proche du maréchal Khalifa Haftar. Et par ses sponsors étrangers, dont l'Egypte, qui auraient souhaité voir le président algérien convaincre le Premier ministre Dbeibah de céder le pouvoir à son rival Fathi Bachagha. Mais, il y a une déclaration du président Tebboune qu'on ne veut pas entendre, là où il affirme, lors de cette même rencontre avec la presse, que l'Algérie ne veut pas creuser les divisions entre les Libyens. Ainsi que les déclarations du Premier ministre Dbeibah à l'issue de sa récente rencontre avec le président Tebboune, où il a confirmé, officiellement, que ses échanges à Alger avec les dirigeants algériens ont tourné essentiellement autour de la question de l'organisation des élections présidentielles. Ce qui montre en vérité que l'Algérie, entre les deux Premiers ministres, soutient résolument l'aboutissement d'un processus politique parrainé par l'ONU, qui vise l'organisation des élections législatives et présidentielles en Libye, qui devaient se tenir le 24 décembre 2021, et qui ont été reportées sine die.
Qu'on ne se trompe pas, et qu'on ne trompe pas l'opinion, l'Algérie reste fidèle à sa ligne depuis le début de la crise libyenne, celle de donner la parole au peuple libyen, qui est lui-même fatigué de ces luttes intestines, et qui pourrait bien sanctionner les deux rivaux par l'urne. Il n'y a que ceux qui craignent la concrétisation de cette voie qui critiquent la position de l'Algérie. Une autre manière de faire durer le conflit en Libye en voilant aux regards le véritable objectif, à savoir l'organisation des élections libres et démocratiques '


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)