Objectif : les transformer en centres d'intervention

Le secteur des travaux publics connaît un développement sans précédent avec des mégaprojets (autoroute Est-Ouest, voies expresses et autres chantiers). Lancé un peu partout sur l'ensemble du territoire, le patrimoine national routier est en pleine expansion. La question de l'exploitation et de l'entretien s'impose. Pour gérer ces grandes réalisations, le ministère des Travaux publics a lancé un programme pour améliorer ses services par l'installation de nouvelles maisons cantonnières. Au total, elles sont au nombre de 507 réparties sur l'ensemble du territoire national. « Nous avons réalisé, jusqu'à ce jour 500 maisons cantonnières et sont achevées à 98%. Reste sept autres à Alger, pour lesquelles nous avons revu notre programme à cause du problème du foncier. Aussi, nous avons un programme complémentaire cette année qui prévoit l'installation de 100 autres au niveau des wilayas dont le nombre de maisons cantonnières ne couvre pas la totalité du réseau routier. Après évaluation, les travaux de réalisation seront accordés aux directions des travaux publics des wilayas concernées », a annoncé M. Nacer Mekhilef, directeur de l'exploitation et de l'entretien routiers au niveau du ministère des Travaux publics. Le responsable a, par ailleurs, indiqué que les anciennes maisons cantonnières ont aussi été réhabilitées. De par ces mesures, explique ce responsable, « le ministère des Travaux publics entend offrir au citoyen un service plus efficace et beaucoup plus performant ». D'ailleurs, a-t-il ajouté, l'amélioration des services publics est l'une des principales tâches du ministère. « Pour la réalisation de notre objectif, soit un meilleur fonctionnement des maisons cantonnières, nous avons décidé d'améliorer les potentialités humaines et matérielles ». M. Mekhilef a, dans ce sens, déclaré qu'un nouveau matériel (appareils roulants et outillages) ont été mis à la disposition du personnel de ces maisons cantonnières. Même les actions de leurs équipes seront améliorées par le biais du recyclage du personnel. Le ministère des Travaux publics a aussi décidé de renforcer les équipes qui gèrent ces maisons cantonnières par de nouveaux recrutements. « Actuellement, nous comptons environ 8.000 travailleurs y compris ceux qui sont au niveau des subdivisions. Avec ces nouvelles réalisations, le ministère des Travaux publics en collaboration avec le ministère des Finances et la direction de la Fonction publique, compte renforcer son effectif par de nouveaux recrutements », a-t-il affirmé.L'AMELIORATION DU STATUT DU TRAVAILLEUR, UNE PRIORITE ABSOLUE
L'amélioration de la situation socioprofessionnelle du personnel gérant les maisons cantonnières, représente la priorité absolue du MTP, a encore avancé M. Mekhilef. Sur ce chapitre, il déclare que « ces travailleurs doivent impérativement bénéficier d'un statut particulier digne de la fonction qu'ils exercent. Pour concrétiser cet objectif, nous étudions avec le ministères des Finances et la direction de la Fonction publique la possibilité d'une augmentation salariale ». M. Mekhilef justifie cette décision par la complexité de la tâche que réalise cette catégorie de travailleurs. « Ils effectuent un travail colossal. Ils sont, dans la majorité des cas, les premiers à intervenir lorsque un problème survient au niveau des réseaux routiers. Des fois, ils risquent même leur vie en accomplissant leur devoir. Cette année, nous avons enregistré un décès et deux blessés graves lors de leurs interventions. Malheureusement, en dépit des conditions rudes, leur travail n'est pas apprécié à sa juste valeur par les usagers », a estimé le directeur de l'exploitation et l'entretien au niveau du MTP.
CINQ MAISONS CANTONNIÈRES FONCTIONNENT À L'ENERGIE SOLAIRE
Le développement durable figure aussi dans les plans du MTP. Il existe sur l'ensemble du territoire national cinq maisons cantonnières fonctionnant à l'énergie solaire. Une première à Sidi Abderrahmane (wilaya de Chlef) et quatre autres dans la wilaya de Ghardaïa. « Les panneaux solaires ont été installés par le centre des énergies renouvelables et des entreprises privées, pour les montants respectifs de 2 millions de dinars pour celles de Ghardaïa et 4 millions de dinars pour la maison cantonnière de Sidi Abderrahmane », a déclaré M. Mekhilef. Initialement, l'isolement géographique de ces cinq maisons cantonnières était à l'origine de leur alimentation par énergie solaire. « Elles étaient isolées et le raccordement des réseaux électriques était non seulement assez coûteux mais représentait un défi pour nos équipes. Nous avons donc opté pour l'énergie solaire. Ces maisons cantonnières représentent en quelque sorte des station pilotes. Dans nos programmes futurs, nous avons décidé d'alimenter les maisons cantonnières des régions isolées par l'énergie solaire. De par cette initiative, nous comptons faire un pas vers le développement durable et couvrir leurs besoins énergétiques qui, faut-il le dire, ne sont pas assez importants », a-t-il encore fait savoir. Ainsi, de par toutes ces mesures d'extension et d'amélioration, la direction de l'exploitation et de l'entretien routiers compte, dans ses programmes futurs, transformer les maisons cantonnières en des centres d'intervention, comme c'est le cas dans les pays développés. « Le réseau routier et les exigences des usagers sont en perpétuelle croissance. Ce qui veut dire que les tâches des maisons cantonnières sont appelées à se développer dans le futur. C'est pourquoi nous comptons améliorer nos services », a soutenu M. Mekhilef. Il explique, en outre, que le rôle des maisons cantonnières est aussi d'assister la population durant les catastrophes. Pour appuyer ses dires, il a fait savoir que « durant les intempéries du mois de février dernier, environ 15 familles ont été hébergées dans des maisons cantonnières à Skikda ».