Algérie

Objectif : être performant dans la durée



En s'imposant en terre gambienne, l'équipe d'Algérie de football a fait un pas de géant vers le tour suivant, et l'ultime,, de la qualification à la phase finale de la CAN 2013. Ce serait un drame, voire une catastrophe si les Verts venaient à échouer dans leur entreprise au mois de juin prochain, lors du match retour contre ces mêmes Gambiens.Ils briseraient, à coup sûr, l'envoûtement et le charme dans lequel ils ont baigné leur public à l'occasion de cette victoire à Banjul. Car des superlatifs, ils en ont été gavés depuis mercredi soir. Ils ont eu droit aux plus forts excès qui ressemblaient à ceux qu'ils avaient reçus au lendemain de leur victoire sur les Egyptiens et de leur qualification à la Coupe du monde de 2010.
Les archives peuvent être exhibées avec des écrits plus élogieux les uns que les autres. Rabah Saâdane était, alors, considéré comme le meilleur entraîneur que l'Algérie ait jamais eu et notre équipe nationale était vue comme un prétendant peut- être pas au trophée mais comme un Onze capable d'aller jusqu'aux demi-finales de l'épreuve mondiale. On avait vu la suite avec une sélection qui était complètement passée à côté de son sujet lors du premier tour, ce qui avait eu pour effet de douter des capacités de celui qu'on n'avait pas cessé d'encenser après Oum Dourmane : Rabah Saâdane.
C'est pourquoi ce succès en Gambie ne devrait pas être considéré plus qu'il ne le mérite. C'est une belle victoire, sans plus. Elle demande en tout cas une suite et une confirmation. Des équipes d'Algérie qui ont réussi des exploits, on en a connu et elles ont presque toutes fini par régresser. Il y en eut une seule, à notre avis, qui n'avait fait que grandir.
C'est celle de 1982 qui avait, lors de la phase finale du Mondial en Espagne, réalisé des prouesses, poussant deux grandes nations du football comme la RFA et l'Autriche à combiner le résultat du match qui les avait opposées pour éliminer ces Algériens perturbateurs. Le coach actuel des Verts, Vahid Halilhodzic, doit certainement savoir que la victoire de Banjul ne représente qu'une péripétie dans le travail de très longue haleine qui lui reste à accomplir pour rendre cette équipe nationale de nouveau performante dans la durée. Il sait que si demain cette même équipe venait à balbutier face à des adversaires de moindre calibre,
il aurait droit à une volée de bois vert de la part de ceux qui viennent de lui tresser des couronnes de laurier. En lisant les commentaires des matches amicaux qui ont eu lieu mercredi dernier en Europe, nous sommes tombés sur cette déclaration de l'entraîneur de l'équipe de France, Laurent Blanc. Les Bleus venaient, pourtant, de réaliser une très belle performance en s'imposant face aux Allemands, en Allemagne même. Aux journalistes qui le pressaient de dire s'il venait de découvrir une grande équipe de France, Laurent Blanc a eu cette réponse : «Ce n'est pas ça qui va nous faire gagner l'Euro».
Sous-entendu que ce n'est pas un succès, aussi encourageant soit-il, qui peut faire croire qu'on est capable de tout renverser sur son terrain. La remarque vaut pour l'équipe d'Algérie après sa victoire en Gambie. Les Verts ont gagné, ils sont bien placés pour se qualifier pour le second tour, il leur faut encore travailler pour atteindre le seuil de la haute performance.
Du reste, on ne sait même pas contre qui ils joueront leur qualification à la phase finale de la CAN 2013 en cas de confirmation en juin de leur succès en terre gambienne. Il existe de grandes nations de football qui peuvent se dresser sur la route des Verts lors du prochain tirage au sort. Ce sera une autre épreuve où ils seront de nouveau testés. Une occasion où leurs réelles capacités seront une peu plus dévoilées.


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