Algérie

Objectif centré, mais pas restreint



Objectif centré, mais pas restreint
Les candidats aux élections législatives qui se tiennent aujourd'hui ont, de quelque manière que ce soit, observé une règle constitutionnelle qui exclut de leurs compétences la défense nationale et la politique étrangère. Selon la Constitution et, plus spécialement, toutes les Constitutions du pays depuis l'indépendance, ces deux domaines relèvent de la compétence du chef de l'Etat. Ce qui, même s'il ne le justifie pas, explique alors le silence des candidats. Il est vrai que l'enjeu d'un scrutin législatif est avant tout, sinon surtout national.
Ce qui n'a pas empêché des candidats de mettre en garde contre une ingérence et même le risque d'une intervention étrangère, celui-ci étant bien réel, selon eux. Encore fallait-il, pour eux, aller au fond de la question du rapport avec l'étranger pour expliciter la menace en question, sauf à vouloir alarmer leur auditoire et en rester là. Ce qui est grave en soi, avec cette main ou même le complot de l'étranger qui reviennent si souvent et pas seulement en Algérie.
Ce n'est pas seulement une incursion dans un domaine que l'on dit réservé, mais des déclarations qui, pour être crédibles, devraient être explicitées et expliquées à l'opinion pour susciter non seulement son intérêt, mais son engagement. Et en ce sens, les Algériens ont démontré de quoi ils peuvent être capables. Comme ils savent se montrer insensibles aux discours les mieux structurés parce qu'ils sont de peu de consistance, ou alors sans le moindre rapport avec leurs préoccupations. La réalité, autrement dit. Ce qui, alors, situe les limites des discours de ces candidats devenus inaudibles tout simplement, jusqu'à rendre difficile leur tentative d'aller au-devant des attentes des Algériens.
Le mieux serait de cerner les enjeux, même si la politique étrangère reste omniprésente. Elle ne se décrète pas, mais s'écrit et s'élabore sur la base de données concrètes, celles-là mêmes que lui procurent les différentes institutions nationales, et le Parlement en est justement une.
Dans un autre sens, la Chambre qui sera élue aujourd'hui doit, dans ses travaux, montrer que l'Algérie ne peut pas ne pas tenir compte de son environnement ou ne pas se sentir interpellée par des questions internationales. D'ailleurs, ne manque-t-on pas de relever, les parlementaires du monde entier ' et les Algériens le sont déjà et même depuis fort longtemps ' sont associés, sinon impliqués dans les grands débats internationaux même si, jusque-là, cela est de peu d'influence dans les rapports internationaux. Des Parlements régionaux et mondiaux existent et les Algériens en sont membres. Toujours est-il que l'effort ainsi mené demeure appréciable dans son objectif qui consiste à rapprocher les différentes sociétés, ceux qui y prennent part étant des élus de leurs peuples respectifs.
Reste maintenant à savoir comment et avec quoi et même avec qui traduire un discours qui met en relief ou alerte les Algériens sur un danger qui viendrait de l'extérieur, qu'il soit réel ou supposé, la meilleure sinon l'unique manière étant d'assurer et de préserver la cohésion nationale. Ce qui est déjà en soi tout un programme, la base dans un tel cas étant d'aller au-devant des Algériens et de prendre en charge leurs préoccupations, leur dire ce qu'ils ont envie d'entendre étant vain. Ce qui restreint d'autant le discours et le ramène à ses justes proportions. C'est pourquoi il devient normal que la politique étrangère soit absente du plan de campagne. Il y a un ordre qui paraît respecté et c'est tant mieux.




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