En interpellant l'ONU, les Palestiniens savaient exactement à quoi s'en tenir. Ces portes étaient hermétiquement closes au nom d'une procédure dont on se rend compte qu'elle est tout simplement injuste. C'est la raison invoquée, comme si la faute incombait à cette institution. Une voix suffit pour aller à l'encontre d'une majorité, même la plus écrasante. Cent trente Etats, cela fait une belle majorité. C'est justement ce que les Palestiniens ont obtenu en termes de reconnaissance de leur Etat, mais il se trouve que cela ne leur assure pas un siège à l'ONU. En s'engageant dans cette voie, les Palestiniens ont mis fin à l'alibi des négociations et amené les uns et les autres à s'exprimer très clairement sur la question. Et quelle question ! Pas seulement un point de droit au sujet d'une simple querelle, (ce qui déjà n'est pas négligeable sachant les risques de dérapage) mais de justice.
C'est là où les deux tiers des membres de l'ONU se sont exprimés avec force et, du coup, ont rappelé les données du conflit palestinien, en le replaçant dans son cadre naturel, celui de la libération. Les dirigeants palestiniens ont, il est vrai, fait preuve de patience, beaucoup même pour accepter de parler, rien que cela, sans jamais aborder la vraie négociation. Ils en ont été privés. Contre l'avis même de très nombreux Palestiniens persuadés que la négociation ne menait absolument à rien. Ils l'ont fait savoir à leurs responsables jusqu'à les sanctionner en donnant tout simplement leurs voix à ceux qui incarnaient le plus l'opposition au processus de négociation, mais sans jamais les accuser de trahison. Et en ce sens, la seconde Intifadha, déclenchée en septembre 2000, n'était que l'expression de l'opposition à une voie jugée sans issue.
Ceux qui ont pris sur eux d'affronter l'armée et les colons israéliens ne sont pas des désespérés, car ils ont vu juste dès le départ contre l'avis de leurs dirigeants. Vingt longues années de pourparlers dont s'est accommodé une bonne partie du monde. Comme s'il s'agissait d'une fin en soi, alors que le résultat était connu à l'avance. Ils ont aussi ratissé large, allant chercher des voix là où elles se trouvent, sans avoir besoin d'argument supplémentaire. Les faits parlent d'eux-mêmes. Fini alors les tapes sur l'épaule, le tapis rouge déroulé au passage des dirigeants palestiniens, et les beaux discours qui évacuent l'essentiel, mais sans se priver d'opposer aux Palestiniens une incroyable symétrie comme s'il s'agissait d'une guerre conventionnelle.
Donc, soutenir les Israéliens, malgré les dangers découlant d'une telle position. Bien que les Palestiniens et les Arabes ont donné suffisamment de garanties, si le principe de l'échange de la paix contre les territoires venait réellement à être appliqué, le sommet arabe de Beyrouth envisagerait même une normalisation.
Au final et avant même le débat de vendredi, les Palestiniens ont remporté une belle victoire. Ils ont le monde avec eux, et ils ont une nouvelle fois arraché le droit de recourir à tous les moyens. Objectif pleinement atteint.
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Posté Le : 21/09/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohammed Larbi
Source : www.elwatan.com