Objectif

Le Dr Zoubir Benleulmi et le Pr Rachida Hadiby-Ghoul ont publié récemment un ouvrage sur l'université algérienne. L'intérêt de ce livre, comme le souligne dans la préface Mohamed Hannache, cadre supérieur à la retraite, ancien chef de la division de l'innovation au ministère de l'Industrie et des Mines, réside dans l'originalité de l'approche adoptée par ses auteurs. En décidant de « traiter d'un sujet aussi important que la conduite du changement dans l'université algérienne, sous un aspect volontairement anecdotique, ils ont opté pour un style qui tranche avec la forme et le contenu des ouvrages généralement écrits sur ce thème ».À la lecture du titre de ce livre, le lecteur pourrait en effet s'attendre à y trouver un simple manuel traitant du sujet annoncé, ou à y voir une approche académique classique sur l'évolution du monde universitaire étayée de statistiques, de graphes et de courbes. En vérité, « les auteurs ont résolument opté pour une démarche ici et maintenant, alliant compréhension, action et évaluation dans un même mouvement. Tirant parti de leur fine connaissance du terrain, ils se sont attachés à analyser les principales défaillances observées jusqu'à présent dans la façon de conduire le changement dans l'université algérienne », relève Mohamed Hannache. De plus, et c'est là l'une des originalités de leur approche, leur analyse va au-delà des constats en proposant une autre alternative, une autre façon de concevoir et de conduire le changement. En effet, l'auteur de la préface ajoute que cet ouvrage est avant tout le fruit d'une volonté de partage. Une volonté de partager une expérience commune de changement réussie. Et qui ne demande qu'à être poursuivie et enrichie. Composé de 140 pages, l'ouvrage se veut, selon ses auteurs, un « partage des résultats de notre expérience avec les femmes et les hommes de terrain qui, comme nous, sont confrontés aux dysfonctionnements de notre système d'enseignement ». Ils affirment vouloir également « exposer et transmettre notre compréhension de la situation aux décideurs et gestionnaires qui ont le pouvoir d'opérer les changements nécessaires pour s'assurer de l'évolution positive de ce système sur lequel repose l'espoir d'un avenir meilleur. » Benleulmi s'interroge si le processus d'enseignement supérieur en Algérie est altéré. Interrogation à laquelle il répond par l'affirmative en citant comme preuve « le niveau scientifique déplorable de beaucoup d'étudiants et le mécontentement général de la communauté universitaire et scientifique. » Les deux auteurs ont entrepris d'analyser la nature des multiples changements opérés dans le système d'enseignement universitaire et les objectifs visés par ces changements, en particulier ceux relatifs à l'organisation de l'enseignement des filières sciences et technologies, vu les difficultés particulières qui les caractérisent.« À travers cette analyse, nous avons d'abord tenté de mettre en évidence l'impact de ces changements sur le processus d'enseignement, sur le niveau des étudiants des sciences et technologies et sur l'engagement des enseignants. Nous avons ensuite essayé de comprendre la manière avec laquelle ces changements ont été conduits et d'identifier les causes qui ont empêché (et continuent d'empêcher) la réalisation des objectifs visés », soutiennent-ils. La démarche s'est surtout attachée à mettre en lumière les causes les plus directes et les plus évidentes qui, du point de vue des deux auteurs, ont conduit à l'échec. Les plus évidentes étant la non-implication des enseignants dans la prise de décisions majeures, la méconnaissance des changements et leurs conséquences par ceux qui sont en charge de les conduire et l'absence de concertation avec les parties prenantes. Cet ouvrage, composé de trois chapitres aborde plusieurs axes entre autres le LMD, les changements dans les filières sciences et technologies, les relations avec le secteur socio-économique et le projet de formation pour les jeunes enseignants.