Algérie

Obama veut un gel de la colonisation sans « exceptions »



Obama veut un gel de la colonisation sans « exceptions »
Le président américain Barack Obama réclame un gel de la colonisation israélienne dans les territoires occupés sans « exceptions », a, selon l'AFP, déclaré hier sa secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, qui devait rencontrer dans la soirée le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas. « Il veut la fin de la colonisation : pas de colonies, pas de postes avancés, pas d'exceptions liées à la croissance naturelle », a déclaré Mme Clinton à la presse, précisant que M. Obama avait tenu ces propos au Premier ministre israélien de droite, Benjamin Netanyahu, en visite il y a dix jours à Washington. Cela dit, les voyages de dirigeants palestiniens aux Etats-Unis sont devenus une tradition depuis 1993, date à laquelle ont été signés les accords (éphémères) de paix palestino-israéliens. Sauf bien entendu si l'on excepte la période des deux mandats exercés par George Bush qui n'a jamais reçu l'ancien leader Yasser Arafat malgré son discours. Mais ce n'était qu'un discours. Son successeur en tient autant sinon plus, si l'on en juge par le nombre d'interventions sur la question du Proche-Orient depuis son investiture, le 20 janvier dernier. Mais ce qui tient lieu au moins de préjugé favorable, c'est que tout cela est fait au début de son mandat, traditionnellement consacré aux questions intérieures américaines. C'est dans un tel contexte que le leader palestinien, Mahmoud Abbas, est arrivé à Washington pour sa première rencontre avec le président Barack Obama dont il attend un soutien concret à la création d'un Etat palestinien, en dépit de l'opposition d'Israël.L'entretien à la Maison-Blanche, jeudi (aujourd'hui), interviendra dix jours après celui qui a réuni M. Obama et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et au cours duquel les deux hommes ont étalé leurs divergences à propos de l'Etat palestinien, que la communauté internationale veut voir aux côtés d'Israël. D'ailleurs Netanyahu et son ministre des Affaires étrangères ont multiplié depuis cette date les propos provocateurs.« Nous avons beaucoup de sujets à discuter avec le président Obama concernant le processus de paix (...), notamment l'arrêt de la colonisation et ce qui doit être fait à cet égard ainsi que l'acceptation par Israël d'un règlement (du conflit sur la base d'une solution) à deux Etats », a déclaré M. Abbas. Un soutien américain plus actif à la revendication palestinienne est d'autant plus crucial pour l'Autorité palestinienne, qu'Israël a opposé par la voix de M. Netanyahu et son ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, un triple non à la création d'un Etat palestinien souverain, à un retour aux frontières de 1967 et à un gel de la colonisation. « Le président Obama est sérieux dans sa volonté d'accorder au règlement du problème palestinien sa priorité au Proche-Orient. Mais faire appliquer un tel règlement dépend de la capacité du président Obama à remettre les choses sur le droit chemin », a ajouté M. Abbas.« Ou encore, précise l'entourage du leader palestinien, sans l'acceptation par Israël d'un règlement à deux Etats et sans l'arrêt de la colonisation, une reprise des négociations sera impossible », ajoutant en ce sens qu'« il faut non seulement contraindre Israël d'accepter un Etat palestinien, mais aussi mettre en place un mécanisme pour atteindre cet objectif ». Le négociateur palestinien, Saëb Erakat, estime pour sa part que M. Netanyahu « a affiché une claire attitude de défi à Washington » en résistant aux appels de M. Obama en faveur d'un Etat palestinien. « Le président Obama a le choix : soit il contraint Israël d'accepter deux Etats et ouvre une nouvelle page dans la région, soit il continue de traiter Israël comme un Etat au-dessus des lois, ce qui est susceptible de clore le chapitre de la paix et faire le jeu des extrémistes dans la région », affirme-t-il. M. Erakat juge un nouveau plan de paix inutile, soulignant que les plans existants embrassent la vision des deux Etats imaginée par l'ancien président américain George W. Bush. « Ce que nous demandons au président Obama est de transformer cette vision en une voie politique réaliste », affirme M. Erakat.Le minimumEn ce qui concerne cette fois l'Administration américaine, d'aucuns considèrent que son chef a déjà donné des signes attestant de sa détermination à ne pas temporiser. L'expression a été employée par Mme Susan Rice des Etats-Unis à l'ONU. Prenant la parole au cours d'un débat au Conseil de sécurité des nations unies destiné à relancer le processus de paix, Mme Rice a été très claire : « Nous n'avons pas intérêt à un processus qui traîne en longueur, mais nous voulons des résultats concrets. Nous ne devons pas temporiser », a-t-elle affirmé. « Cette réunion confirme qu'une paix durable au Proche-Orient est une priorité pour la communauté internationale », a déclaré la diplomate. « Cela doit inclure une solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien, avec Israël et la Palestine vivant côte à côte en paix et en sécurité », a-t-elle ajouté. Elle a rappelé que depuis l'entrée en fonction du président Obama, Washington avait déjà relancé ses efforts en vue de la paix entre Israël et ses voisins arabes, non seulement en direction des Palestiniens mais également envers les Libanais et les Syriens. L'administration américaine - qui a appelé les Arabes, la semaine dernière, à faire des « gestes significatifs », pour mettre fin à l'isolement d'Israël - « a l'intention d'intégrer l'initiative de paix arabe dans son approche », a poursuivi Susan Rice. Cette initiative de 2002 appelle Israël à se retirer des territoires occupés en 1967 en échange de la normalisation des relations. L'administration Obama est opposée aussi bien aux tirs de roquette et au terrorisme qu'à un avenir sans espoir pour les Palestiniens. « Les deux sont intolérables », a dit Mme Rice.« De son côté, Israël doit cesser d'installer des colonies et démanteler les avant-postes érigés depuis mars 2001 », a-t-elle poursuivi. C'est toute la substance du discours de M. Obama il y a dix jours, avec le Premier ministre israélien, refusant d'être entraîné sur un autre terrain, c'est-à-dire l'Iran en assurant dans un acte de dissuasion que les Etats-Unis gardaient l'espoir de négociations pacifiques avec ce pays. Intervenant sur ce volet, le vice-président américain, Joe Biden, recevant les principales organisations juives, leur avait déclaré : « Je vais vous dire quelque chose qui va vous déplaire : les Etats-Unis tiennent à ce que cesse l'installation de nouvelles colonies, à ce que soient démantelées les anciennes, à ce que soient repris les pourparlers devant conduire à la création d'un Etat palestinien. » C'est aussi la secrétaire d'Etat Hillary Clinton qui a repris ce même discours avec ses interlocuteurs israéliens.Tout, par ailleurs, semble indiquer que les Américains envisagent, si elle n'est pas déjà déployée, une nouvelle politique avec le monde arabe et musulman, amenant à procéder à certaines révisions qui existent déjà dans le discours d'Obama. Ce qui explique donc les assurances données à Israël, bien avant son élection, précédant les démarches actuelles envers le monde arabe, et la question palestinienne qui n'a jamais été aussi présente dans le discours américain. C'est dans cette perspective qu'il recevra également aujourd'hui, le chef d'Etat égyptien, avant que lui-même se rende en Egypte d'où il s'adressera au monde arabe le 4 juin prochain. Soit exactement dans une semaine. On retiendra de cela le timing et le calendrier très serré. C'est pour cette raison que la rencontre d'aujourd'hui suscite quelque espoir. Même prudent, mais un espoir tout de même.Pas de négociations sans l'arrêt de la colonisationL'Autorité palestinienne conditionne la reprise des négociations avec Israël à la levée des barrages militaires et l'arrêt de la colonisation en Cisjordanie, a affirmé hier le chef des négociateurs palestiniens Ahmad Qoreï. Ces conditions seront présentées par le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, au président américain, Barack Obama, a-t-il précisé au quotidien israélien Haaretz. « Il n'y aura pas de négociations sans un arrêt total de la colonisation, y compris ce que vous appelez la ''croissance naturelle'' à l'intérieur des colonies », a déclaré Ahmad Qoreï. « Il n'y aura pas de négociations sans une évacuation des colonies sauvages établies depuis 2001 », a-t-il ajouté à propos des colonies établies en Cisjordanie sans l'autorisation du gouvernement israélien. « Avant les négociations, Israël devra également lever tous les barrages internes qui charcutent la Cisjordanie », a poursuivi M. Qoreï, en référence aux plus de 600 barrages établis par l'armée israélienne après le déclenchement de la seconde Intifadha et qui restreignent gravement la liberté de circulation en Cisjordanie. M. Qoreï a, par ailleurs, réitéré le refus des Palestiniens de reconnaître Israël comme un Etat juif, comme le réclame le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Ce « n'est pas notre affaire », a déclaré M. Qoreï. « Appelez votre État comme vous le voulez. » Selon lui, le « droit de retour » des réfugiés est « un des droits des Palestiniens. La question de comment définir ce droit relève des négociations. Nous devons trouver une formule équilibrée ». Il a enfin estimé qu'Israël ne pourrait annexer les grands blocs de colonies de Cisjordanie, comme Maale Adunim ou Ariel, dans le cadre d'un accord final.Leurs résidants qui « préféreront rester dans leurs maisons pourront vivre sous souveraineté palestinienne, tout comme les Arabes israéliens vivent parmi vous », a-t-il affirmé. « Ils pourront détenir les nationalités palestinienne et israélienne », a-t-il ajouté.


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