Algérie

Obama tente de rassurer ses alliés du Golfe



Obama tente de rassurer ses alliés du Golfe
Le compromis de Lausanne a fait l'effet d'une bombe. Entre les récriminations en feu des républicains criant au « Munich » d'Obama et un Netanyahu complètement désarçonné, l'accord sur le nucléaire iranien a fondamentalement changé la donne dans la région. Ce tournant « historique » est perçu comme une tentative de remodelage de l'équilibre stratégique et une révision déchirante des alliances régionales. La montée en puissance du rival iranien, érigé en acteur incontournable, ne laisse pas indifférent le Golfe partagé entre les assurances américaines et la tentation d'un avenir nucléaire maintes fois évoqué par l'Arabie saoudite, l'Egypte et la Turquie. Le pari d'Obama lèvera-t-il les réticences de ses alliés arabes ' Le jour même de l'annonce de l'accord, le président américain avait contacté le roi Salman, exprimant l'espoir d'un « accord final contraignant ». Le lendemain, des détails sur l'accord-cadre ont été présentés aux quatre autres dirigeants du Golfe. « Rien n'est convenu tant que tout n'a pas été convenu et les mois à venir seront consacrés à finaliser les détails techniques pour obtenir une solution durable et globale qui garantisse, de manière vérifiable, la nature pacifique du programme nucléaire iranien », a précisé Obama au cours des entretiens téléphoniques avec le roi Hamad al Khalifa de Bahreïn, l'émir Sabah al Sabah du Koweït, l'émir Tamim al Thani du Qatar et le prince héritier Mohammed al Nahyan des Emirats arabes unis. Une rencontre est prévue au printemps à Camp David pour consolider les bases de la coopération et marquer l'engagement des Etats-Unis à travailler avec ses partenaires pour lutter contre les activités « déstabilisatrices » de Téhéran. Mais la voie diplomatique risque d'ouvrir une brèche encouragée par la reconnaissance explicite du droit de la République islamique à un programme nucléaire civil. « Ce compromis sur le nucléaire conclu aujourd'hui fixe un cadre pour des niveaux acceptables d'activité nucléaire », a déclaré le commentateur saoudien, Djamal Khachoggi. « Nous nous sentirons libres de partir et de chercher un contrepoids », a rétorqué un conseiller koweïtien du Conseil de la coopération du Golfe pour la sécurité, Sami al Faraj. L'option d'Obama sera assurément à l'épreuve de la confirmation du compromis de Lausanne fortement suspendu au verdict de juin. Elle se nourrit des expériences réussies de deux de ses prédécesseurs républicains concluant, en pleine guerre froide, des accords historiques avec l'ex-URSS sur le désarmement. « Ces accords n'étaient pas parfaits. Ils n'ont pas mis fin à toutes les menaces. Mais ils ont rendu notre monde plus sûr », a plaidé Obama, en riposte à la violente campagne des conservateurs et aux craintes des pays du Golfe.




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