Algérie

Obama ordonne



Obama ordonne
Les préparatifs diplomatiques avancent bien. Il faut croire qu'un grave danger menace les pays occidentaux, leur vieux chefs de file en tête, pour que de l'intention à l'acte il ne s'écoule que quelques jours qui se comptent sur les doigts d'une seule main. Sitôt le Sommet de l'Otan de Newport (Royaume-Uni) du 5 septembre clôturé, le président Barak Obama égrène les dispositifs de la feuille de route convenue. Ne manquant pas, à l'occasion et pour afficher sa détermination et celle de ses alliés, d'élargir le rayon d'intervention de ses bombardiers en Irak, pour affaiblir le potentiel des hordes de l'EI, l'Etat islamique qui a succédé à l'Eiil, l'Etat islamique en Irak et au Levant. C'est le chef de l'exécutif US qui l'a annoncé dimanche, il prévoit de faire un discours ce mercredi, dans lequel il dévoilera sa stratégie pour contrer l'avancée des groupes puissamment armés agissant sous la bannière du «Califat» proclamé fin juin dernier par Abou Bakr al-Baghdadi.Sitôt dit sitôt fait, pas moins de dix grands pays de l'Otan participeront à la coalition qui sera mise en place, y compris un pays aussi lointain que l'Australie. France et Grande-Bretagne y figurent naturellement et sans étonner personne. Ce qui n'est pas le cas de la Turquie de l'islamiste Erdogan et qui n'a pas fait la fine bouche pour assumer son appartenance à l'Otan. Elle va donc devoir participer à l'offensive contre les islamistes de «Daech», autrement dit l'Etat islamique, tout en continuant à apporter son aide aux groupes islamistes armés en Syrie. L'Organisation atlantiste ne lui ayant jamais demandé de cesser de le faire, l'ancien Califat ottoman va servir de vaste zone de transit et de repli pour les milliers de djihadistes qui rejoignent le front syrien.Qu'on se rassure, il n'y a rien de contradictoire par rapport à la nouvelle géopolitique du Moyen-Orient. L'effort de guerre auquel va prendre part la Turquie est dirigé contre les «mauvais islamistes», jugés trop «radicaux», et surtout, horreur suprême, exécutant par décapitation des civils américains. De plus, ces «mauvais islamistes» menacent directement leur allié irakien et ils ont toutes les chances d'aller jusqu'au terme de leur entreprise de pulvérisation du régime de Baghdad si leur progression n'était pas stoppée avec les grands moyens.Les puissances et pays alliés de l'Otan peuvent ne pas converger totalement sur la notion de leurs intérêts respectifs dans la région. Mais ses chefs de file occidentaux, après avoir trop longtemps joué avec le feu, ont maintenant réellement pris conscience des menaces très graves qui les guettent. France, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Espagne, Belgique, pour ne citer que les plus exposés, savent que les «djihadistes» qu'ils ont exportés en Syrie d'abord et en Irak ensuite leur reviendront comme autant de bombes minutées pour exploser chez eux. Chacun de ces pays a ses chiffres, mais au total ils sont plusieurs milliers d'enrôlés totalement endoctrinés, convaincus du caractère divin de leur mission contre les «infidèles» et entièrement disposés au martyr. Si les Européens et les Américains croient avoir vécu des périodes de terrorisme islamiste avec notamment le GIA en France et Al-Qaïda aux Etats-Unis, en Espagne et Grande-Bretagne, ce qui les attend avec l'Etat islamique surpasse tous ces précédents en horreur.Et les Arabes dans cette montée des périls ' Ils donnent l'air d'être sans illusions ni prétentions. Leurs ministres des Affaires étrangères réunis dimanche au Caire parlent d'apporter une «réponse politique, sécuritaire et idéologique». Sachant, déjà, que «sécuritaire» n'est pas synonyme de militaire, les deux autres qualificatifs acceptent une multitude d'interprétations.A. S.




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