Algérie

Obama maintient la pression sur le Congrès pour faire adopter son plan de relance


Près d'un mois depuis la présentation de son plan pour l'emploi au Congrès, le président Barack Obama a repris encore une fois la main sur ce dossier en appelant jeudi l'institution législative à adopter au plus vite ce projet de loi de 447 milliards de dollars.
Mal loti dans les sondages pour les prochaines élections présidentielles, le président américain n'a comme atout-maître que ce projet de relance économique et de l'emploi pour tenter de maintenir ses chances d'être élu en novembre 2012 pour un second mandat.
Dans sa conférence de presse tenue jeudi à la Maison-Blanche, le président américain a appelé le Congrès à avaliser sans tarder son plan pour « se prémunir contre une autre crise » de l'économie américaine, alors que les républicains, qui contrôlent la Chambre des représentants, lui tiennent la dragée haute en s'y opposant fermement.
« Notre économie a vraiment besoin d'une secousse », a souligné M. Obama en s'inquiétant de la situation économique des Etats-Unis qui n'est plus faible aujourd'hui qu'elle ne l'était au début de l'année ».
Outre les investissements dans les infrastructures et les réductions d'impôts pour la classe moyenne et les PME qui embauchent, le plan d'Obama prévoit une augmentation de la fiscalité pour les contribuables riches et la suppression des niches fiscales pour les grandes firmes.
Il s'est dit, cependant, ouvert à une proposition faite par les démocrates du Sénat qui reposerait sur le paiement d'une taxe de 5,6% par les millionnaires au lieu d 'une augmentation des impôts pour les familles qui gagnent plus de 250.000 dollars par an.
Qualifiant son projet comme une sorte de « police d'assurance contre une récession à double creux », il a cité, pêle-mêle, le tsunami au Japon, les prix élevés du pétrole, les soulèvements populaires dans le monde arabe, la crise de la dette européenne et le combat « complètement inutile » au Congrès sur le plafond de la dette américaine, comme autant de facteurs ayant contribué au ralentissement de la croissance économique et au déclin de la confiance des consommateurs et des entreprises.
Citant les estimations d'économistes, il a avancé que son projet de loi aiderait le PIB de croître de 2% pour créer 1,9 million d'emplois à moyen terme. Selon d'autres économistes interrogés par Bloomberg, s'il venait à être mis en oeuvre, le dispositif d'Obama permettrait une hausse du PIB de 0,6% en 2012 et l'embauche ou le maintien de 275.000 postes de travail.
Mais les républicains demeurent résolument opposés à une grande partie de son dispositif, notamment dans ses volets relatifs à la hausse des impôts pour les personnes riches et à l'augmentation des dépenses dans les investissements publics, le qualifiant d'un « remake » de son plan de relance de 825 milliards de dollars mis en place en 2009.
Ce à quoi le chef de la Maison-Blanche a rétorqué que si les républicains sont opposés au projet de loi, « ils devraient alors m'expliquer ainsi qu'aux électeurs, ce qu'ils feraient » pour faire face à une économie anémique et à un chômage persistant.
Questionné sur le mouvement de protestation « Occuper Wall Street », lancé en septembre à New York et qui commence à faire tache d'huile dans plusieurs Etats, le président Obama a admis que ces manifestants exprimaient la frustration de l'opinion publique américaine, en affirmant comprendre les préoccupations du public sur la façon dont le système financier du pays fonctionne: les Américains voient Wall Street comme un exemple de l'industrie financière qui n'a pas toujours suivi les règles sur le plan éthique.
Alors que le président Obama animait sa conférence de presse, le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, intervenait, pour sa part, devant le comité bancaire du Sénat où il avait prévenu que la détérioration de la crise de la dette en Europe pourrait nuire significativement à l'économie des Etats-Unis et du monde entier.
« L'Europe est si large et si étroitement liée à l'économie des Etats-Unis et du monde entier qu'une crise sévère en Europe pourrait provoquer des dégâts considérables en pesant sur la croissance et en affaiblissant la demande », a déclaré le premier argentier américain.
Mardi dernier, le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, avait fait part, également, de son inquiétude, devant le Congrè sur une économie américaine « atone » et « chancelante », avouant que la reprise économique après la crise a été beaucoup moins robuste que les pronostics et que son institution s'attend à une croissance économique lente dans les mois à venir.
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