Algérie

Obama défend la doctrine de l'intervention limitée : L'effet de miroir



Le credo de la sécurité nationale et la défense des valeurs américaines : voilà, en somme, les fondements de la nouvelle doctrine américaine qui s'inspire des «Â erreurs » de l'aventure irakienne de son prédécesseur tout acquis à  la conception de la «Â guerre préventive » et de l'alibi de la lutte contre le terrorisme internationale pour promouvoir une politique viscéralement  interventionniste. Dans son intervention à  l'université de la Défense de Washington DC, voué à  «Â l'excellence » par son rival républicain, John Mac Cain, Obama a mis fin aux spéculations sur l'attitude réservée et, pour certains, le flou des buts de guerre de l'Amérique : ni gendarme du monde ni totalement indifférent aux drames humains. «Â Je suis absolument d'accord pour dire que l'Amérique ne doit pas faire la police partout dans le monde.Mais, cela ne doit pas àªtre un argument pour ne jamais intervenir. » C'est en vertu des «Â valeurs humaines » fondamentales que le président américain légitime l'engagement américain en Libye qui se rapproche, de ce point de vue, de la «Â guerre juste » prônée notamment en Afghanistan. «Â En tant que président, j'ai refusé de voir des images de massacres et de charniers avant d'agir », a-t-il plaidé. La «Â responsabilité d'agir » se justifie par le risque d'extermination proférée par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi jurant «Â qu'il ne ferait pas de quartier vis-à-vis de son propre peuple » qu'il a comparé «Â à des rats » et menacé d'aller «Â de porte en porte pour les punir. » La doctrine d'Obama privilégie le recours à  une intervention limitée qui, tout en se refusant au changement de régime par la force même si «la Libye et le monde se porteraient mieux sans Kadhafi au pouvoir », s'appuie sur le respect de la légalité internationale et le multilatéralisme. «Â En tout juste un mois, les Etats-Unis et leurs partenaires internationaux ont mobilisé une large coalition, obtenu un mandat international pour protéger les civils, arrêté une armée en marche, empêché un massacre, établi une zone d'exclusion aérienne », a-t-il souligné. Il s'agit, dès lors, sur la base du mandat onusien et de l'évaluation des «Â erreurs » du passé, d'éviter le piège de l'intervention militaire qui aurait nécessité «Â l'envoi des troupes américaines sur le terrain », mais aussi, de céder à  la tentation du renversement du régime de Kadhafi pour ne pas faire voler en éclats la coalition internationale.«Nous avons pris ce chemin en Irak. Mais, le changement de régime a pris huit ans, a coûté des milliers de vie américaines et irakiennes et près de mille milliards de dollars. Nous ne pouvons nous permettre que cela se reproduise en Libye », a tenu à  rappeler le président américain travaillé par le syndrome irakien et marqué par le bilan désastreux de son prédécesseur. Dans le cas libyen, le principe du multilatéralisme est privilégié pour permettre le partage du fardeau et le transfert du commandement de l'opération à  ses alliés de l'Otan. Il se revendique désormais du «Â rôle de support », du «Â soutien logistique » et du «Â renseignement » pour réduire à  la fois «Â le risque et le coût pour les Etats-Unis. »La nouvelle approche américaine participe à  la redistribution des responsabilités au sein de la coalition fragilisée par le retrait de la caution de la ligue arabe et les batailles de leadership en sourdine. A la veille de la rencontre de Londres, l'après-Kadhafi annonce le temps des grandes manœuvres. Washington a délégué dans l'urgence un émissaire, Chris Stevens, à  Benghazi afin d'établir une voie de communication avec  l'opposition, alors que la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a entrepris de rencontrer, ce mardi (hier), à  Londres Mahmoud Jibril, responsable des affaires internationales au Conseil national de transition. L'enjeu de l'opposition libyenne mobilise les grandes puissances acquises à  l'irréversibilité du départ de Kadhafi criant à  «Â l'offensive barbare » comparable aux campagnes hitlériennes en Europe et se remettant aux mains de l'Union africaine. En préambule de Londres, le couple franco-britannique qui ne veut pas céder du terrain en matière de «Â pilotage politique », menacé par le transfert du commandement à  l'Otan, investit dans l'opposition, présente à  Londres, appelé à  instaurer «Â un dialogue politique national » et «Â organiser la transition » jugée difficile par Obama.Les premières embûches concernent l'avenir de la coalition internationale dont les opérations seront désormais commandées par l'Otan. Ce qui est loin d'être le cas. Hier, les frappes de la coalition se concentrent sur les bases arrières de Kadhafi, représentées par les régions de Mezda (centre), Gharyan et Sorman (ouest), ainsi que sur Tajoura (près de Tripoli), pour desserrer l'étau sur d'Al-Jabal Al-Gharbi (ouest), dont Zenten et Yefren, contrôlées par les insurgés. Ensuite, les mauvaises nouvelles du front ont fait ressentir l'impuissance des insurgés d'arriver à  Syrte et leur dépendance des «Â avions de Sarkozy » pour reprendre leur marche sur Tripoli. La «Â machinerie » et la machine de guerre grincent déjà.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)